Racine, de toute éternité

Avec Anne Delbée, comédienne, metteure en scène, spécialiste de l'oeuvre de Racine. Son Andromaque est créée les vendredi 1er, 08 et 22 juin dans les Grandes Écuries du Château de Versailles, dans le cadre du Mois Molière 2018, dont la 23ème édition se tient du 1er au 30 juin à Versailles (78). L'ocassion d'explorer les textes de l'auteur, notamment Andromaque, que notre invitée qualifie comme "sa pièce la plus contemporaine".

Racine raconte une urgence toute contemporaine.

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Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort. Résumé lapidaire mais efficace de l’une des plus belles pièces de Racine, la phrase implacablement déroulée finit là où finissent souvent les tragédies : dans la mort. On dit de Racine (et de Molière et de Corneille, tous trois auteurs du XVIIème siècle) qu’ils ont érigé l’architecture de la langue française, qu’ils lui ont donné son cadre et son ossature.

Un seul vers de Racine peut habiter une vie.

On dit aussi que le théâtre de texte nous vient d’eux et que la tradition du jeu à la française est marquée au fer rouge par le souvenir de l’alexandrin, de sa profération précise, exacte, rythmée.

On dit enfin que le vers racinien est plus qu’une écriture. Qu’il est le moyen pour le personnage, pour l’acteur et le aussi pour le public, de creuser la recherche de la vérité, c’est à dire la recherche de l’indicible et de l’inconscient.  Racine aurait-il, avant Freud, inventé la psychanalyse ? 

Avec les voix (INA) de Roland Barthes et Nathalie Azoulai.