Zabou Breitman et ses paradoxes

Zabou Breitman dans "Des morceaux de moi"  de Nolwenn Lemesle (2013)
Zabou Breitman dans "Des morceaux de moi"  de Nolwenn Lemesle (2013) - Copyright Tokib Productions
Zabou Breitman dans "Des morceaux de moi" de Nolwenn Lemesle (2013) - Copyright Tokib Productions
Zabou Breitman dans "Des morceaux de moi" de Nolwenn Lemesle (2013) - Copyright Tokib Productions
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« La tiédeur ne m’inspire pas. Ce qui m’inspire c’est le paradoxe, le oui et le non, le blanc et le noir, le tout et son contraire ». Rencontre hors-cadres avec Zabou Breitman, celle pour qui l'inversion des codes est la norme.

Avec

Dans le monde du théâtre, un livre fait office de bible : Paradoxe sur le comédien, de Diderot, est l’alpha et l’omega des acteurs qui cherchent à quel jeu se vouer : faut-il qu’ils optent pour une distance salutaire avec leur personnage, montrer qu’ils jouent et qu’ils jouent à jouer ou, à l’inverse, doivent-ils ne faire qu’un avec la peau de leur héros, en épouser l’identité jusqu’à l’oubli d’eux-mêmes ?

Ce paradoxe irrésolu entre la quête du vrai et la nécessité du faux peut devenir en soi le muscle d’une représentation, son ADN, sa raison d’être. Alors s’ouvre à l’artiste (et, dans sa foulée, au public) un univers où tout est réécrit. Un monde étrangement familier où les faits, les gestes, les actions, les passions sont désarticulés pour être ré-agencés selon un ordre nouveau. L’homme y est animal, l’animal y est femme, la pierre est chair et la chair matérielle, le sage est fou et le fou, et bien le fou, c’est  nous. 

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Les capacités de déraison sont de réelles capacités, ce ne sont pas des handicaps. La déraison c’est aussi la poésie : la folie fait pleurer mais elle fait aussi rire parfois. Zabou Breitman

Marie Petiot, Camille Constantin, Rémy Laquittant, Antonin Chalon dans "Logiquimperturbabledufou", Théâtre du Rond-Point (2019)
Marie Petiot, Camille Constantin, Rémy Laquittant, Antonin Chalon dans "Logiquimperturbabledufou", Théâtre du Rond-Point (2019)
- Vincent Berenger

Dans ce monde bouleversé, mis sens dessus dessous, il n’y a plus qu’une solution : s’accrocher aux caprices d’une fiction et s’abandonner à la seule vérité qui vaille sur la scène du théâtre : le temps présent.  

Le réel est surréaliste. On voit parfois dans la rue des scènes qui sont déjà des fictions. Zabou Breitman

Quand je travaille sur un film, je regarde dans tous les sens en même temps pour pouvoir voir en entier. Zabou Breitman

Depuis longtemps, depuis Roland Topor, premier auteur mis en scène, depuis Lydie Salvaire, depuis Georges Feydeau, Zabou Breitman a fait le choix du paradoxe. Avec elle, l’inversion des codes est  la norme. Et ce n’est pas son spectacle Logiquimperturbabledufou, actuellement proposé au Théâtre du Rond-Point à Paris, qui viendra démentir ce qu’on dit.

Il n'est pas vain d’être fou car il y a, dès lors, une position plus forte sur la mort, un bras d’honneur qui lui est fait ; la raison admet de façon définitive la finitude alors qu'il y a, au contraire, dans la folie, une capacité d’immortalité. Zabou Breitman

Nous ouvrons avec Zabou Breitman, et à sa lettre P, comme Paradoxe, notre encyclopédie en mouvement du théâtre.

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