Numéro 36. Jeunesse et vitesse avec Cécile Coulon et Jean-Paul Civeyrac

Mes provinciales, Jean-Paul Civeyrac
Mes provinciales, Jean-Paul Civeyrac
Mes provinciales, Jean-Paul Civeyrac
Mes provinciales, Jean-Paul Civeyrac
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Cécile Coulon dans son "Petit éloge du running" décrit sa passion pour la course à pied, vecteur de la pensée et de l'écriture. Jean-Paul Civeyrac avec son film "Mes provinciales" replonge dans sa jeunesse estudiantine, en Fac de cinéma à Paris 8. LIVE : YOM et sa clarinette

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Il est 23h et il y a un prix à payer pour être vrai. C’est ce que pensent Etienne et ses amis étudiants en cinéma à Paris. C’est ce qu’on pense tous quand on a 20 ans et qu’on est véhément contre ce qui prétend, tout ce qui est faux. C’est le moment où on ne veut que de la vérité. Ou on sait déceler très précisément ce qui est juste ou pas. C’est le moment où certains « montent à Paris », comme on embarque dans la vraie vie. Jean-Paul Civeyrac filme dans Mes provinciales, le moment juste avant de devenir réaliste. L’instant d’avant, où on ne sait pas si on va être à la hauteur de l’idée qu’on s’est fait d’un art ou d’un métier. On n’a baissé aucun curseur. Tout est au plus haut. Ce qui peut valoir de longues soirées de désespoir. Du découragement et des fins du monde. Civeyrac observe ces étudiants qui rêvent de cinéma à Paris 8, et traquent les petits arrangements. Quand le cinéma s’éloigne un peu trop de la vie, ils imaginent faire des films militants, quand une de leurs amies leur dit : T’es plus dans la vie réelle, c’est de la vie en chambre. Ils font tout contre la vie en chambre et quand ils ne s’entendent plus ils finissent par dire « y a personne qui sait être avec quelqu’un ». Dans le cinéma on est face à soi. Comme dans la course. Cécile Coulon écrit, mais aussi, elle court. Et peut-être qu’elle écrit parce qu’elle court, pas loin de chez elle vers Clermont Ferrand. La réflexion elle est musculaire. C’est un dialogue entre soi et sa souffrance. Pas de petits arrangements non plus. Si on devient réaliste on n’arrivera pas à passer le « mur » ce moment où on ne respire presque plus et pourtant, il reste quelques kilomètres. Il faudrait donc imaginer des prolongements à n’en plus finir de ce moment où on n’est pas encore réaliste, des courses infinies et sans cesse, des films à venir

Cécile Coulon, romancière, chercheuse. Son livre Petit Eloge du running vient de paraître aux éditions François Bourin : elle y explore la course comme « un enfant sauvage, un mauvais élève ». Passionnée de course à pied, Cécile Coulon parcourt une quarantaine de kilomètres par semaine. Elle prépare actuellement une thèse sur les liens entre sport et littérature.

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Jean-Paul Civeyrac, réalisateur. Son film Mes provinciales est en salles depuis le 18 avril : il déroule des histoires d’étudiants en cinéma, à partir de la figure d’Etienne, qui monte à Paris pour étudier le cinéma à l’université. Originaire de Saint-Etienne en Auvergne, Jean-Paul Civeyrac est un ancien étudiant à la Fémis, où il y dirige ensuite le département de réalisation, avant d’enseigner à l’université Paris 8. Depuis 30 ans en contact permanent avec des étudiants en cinéma, ses personnages convoquent ensemble le cinéma, l’amitié, l’amour, la politique, dans un élan, une urgence, une ferveur propres à ces thèmes et à leurs jeunesses.

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LIVE : YOM. Son dixième album Prière est disponible depuis le mois dernier sur le label Buda Musique/Socadisc. Il y mêle ses musiques juives ashkénazes à celles de l’organiste du grand orgue de l’Église Saint-Eustache, le plus grand de France. De retour du Japon où il donne une série de concerts début mai, le clarinettiste virtuose jouera le 14 mai à Quimper, le 15 mai à Paris dans l’église Saint-Etienne-du-Mont, le 17 mai à Arras, et poursuit sa tournée en France jusqu’en décembre prochain.

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COUP DE FIL A UNE SCENE NATIONALE : Yuval Pick, chorégraphe, directeur du CCN de Rillieux-la-Pape (69). Il présente sa pièce Are friends electric ? le 05 mai au Carreau, Scène Nationale de Forbach (57), dans le cadre du Tanzfestival Saar, festival de danse organisé par le théâtre national de Sarrebruck en Allemagne, à la frontière franco-allemande. Sur les rythmes de Kraftwerk (Autobahn, Radioaktivität, Trans Europa Express, Computerwelt) évoquant des battements de cœur, six danseurs évoluent dans une respiration et une transe collective.  

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