Alain Resnais (1922-2014), le parti pris

Alain Resnais au festival de Venise en 2006
Alain Resnais au festival de Venise en 2006 ©AFP - Alberto Pizzoli
Alain Resnais au festival de Venise en 2006 ©AFP - Alberto Pizzoli
Alain Resnais au festival de Venise en 2006 ©AFP - Alberto Pizzoli
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Au nom d’Alain Resnais est associée une réputation de réalisateur cérébral et expérimental. Ce n’est pas faux. Mais le réalisateur de L’Année dernière à Marienbad, d’On connaît la chanson et de Mon oncle d’Amérique, était bien plus facétieux que ces deux adjectifs ne le laissent croire.

Avec

Ce dont témoignent tous les intervenants de ce documentaire, outre la sympathie et la courtoisie que dégageaient Alain Resnais, c’est le talent de "petit chimiste" de cet homme qui ne signait jamais ses scénarios. 

Né en 1922 dans une famille bretonne et bourgeoise (un père pharmacien), Alain Resnais vient à Paris après la guerre en espérant devenir comédien. Il étudie le montage à l’Idhec, l’école de cinéma et l’ancêtre de la Femis, et il rencontre Chris Marker avec lequel il réalise plusieurs documentaires et se lie d’amitié. 

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Les deux hommes sont anticolonialistes, et très discrets. Leurs premiers travaux manifestent un engagement politique que Resnais abandonnera définitivement dès les années 1970. 

Alain Resnais interviewé par François Chalais au sujet de L'Année dernière à Marienbad (1961).

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Nous devons à Resnais plusieurs films cultes, dont Nuit et Brouillard (1956). Son premier long-métrage date de 1959 : c’est Hiroshima mon amour. Alain Resnais se renouvelle à chaque fois qu’il réalise un nouveau film, si bien qu’il serait impossible de lui attribuer un genre. On connaît la chanson, par exemple, écrit par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, est loin de l’univers et du huis clos de Mélo

Se retrouvent tout de même d’un film à l’autre de Resnais des habitudes : un goût pour le théâtre et ses artifices, y compris dans la diction des comédiens ; une atmosphère de joie grinçante, et une troupe de comédiens. Aucun de ceux-là ne témoignent dans ce portrait. Mais ils sont présents dans le discours de nos invités, qui pour la plupart ont connu Resnais. 

Le réalisateur Bruno Podalydès a réalisé des bandes-annonces pour plusieurs de ses films ; le dessinateur Blutch a illustré des affiches, notamment celle, splendide, des Herbes folles ; l’historien du cinéma François Thomas a assisté à ses tournages et connaît sa filmographie sur le bout des doigts, et il en va de même pour l’historien Antoine de Baecque ; l’écrivain Thomas Clerc ne l’a jamais rencontré mais il aime intensément ses films qu’il juge "littéraires". La jeune Emilie Houssa, enfin, historienne du cinéma et écrivain, parle des comédiens d’Alain Resnais et du décalage entre l’image austère du réalisateur, et la réalité de son œuvre.

Un documentaire de Virginie Bloch-Lainé, réalisé par Clotilde Pivin. Mixage : Claude Niort. Recherche documentaire Ina : Sandra Escamez. Liens internet : Annelise Signoret.

Liens

Sa fiche sur le site de l’Encyclopédie du cinéma : biographie, filmographie…

Biographie proposé par le site du Ciné-Club de Caen.

Alain Resnais, un cinéaste qui croyait aux joies de montrer et raconter : portrait et extraits de films sur Slate.fr.

Alain Resnais, cinéaste artisan : analyse de son œuvre sur le site de la Bibliothèque Publique d’Information.

Alain Resnais, le savant qui ne voulait pas être professeur, cours de cinéma donné au Forum des Images par François Thomas, professeur à l’université Paris 3, fervent admirateur et connaisseur hors pair de l’univers d’Alain Resnais.