Glenn Gould est un musicien de légende qui en cinquante ans d’existence (1932-1982) a révolutionné le monde du piano. Sa vie intense est encadrée par deux interprétations des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach.
- Benoît Giros Comédien
- Pascale Cassagnau Docteur en histoire de l'art et critique d'art docteur en histoire de l’art et critique d’art.
- Bruno Monsaingeon Musicien, réalisateur, essayiste, ami de Yehudi Menuhin.
- Jean Rondeau Claveciniste, pianiste et compositeur français (Paris, 1991)
Glenn Gould est un musicien de légende qui en cinquante ans d’existence (1932-1982) a révolutionné le monde du piano. Sa vie intense est encadrée par deux interprétations des Variations Goldberg de Jean-Sébastien Bach. La première le fait connaître au grand public à l’âge de 23 ans. La seconde est enregistrée quelques mois avant sa mort, immortalisée par un film de Bruno Monsaingeon. Il disait y percevoir une sorte de « paix automnale ».
Par Laure Limongi. Réalisation : Nathalie Battus. Mixage : Manuel Couturier. Prise de son : Alain Joubert.
Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret, de la Bibliothèque centrale.
Outre la puissance de son jeu, ce qui transforme rapidement Glenn Gould en icône, c’est ce qu’on nomme ses « excentricités » – terme qu’il récuse – : le fait qu’il apparaisse toujours extrêmement couvert (faut-il rappeler qu’il est né et à vécu à Toronto ?...), presque caché derrière chapeaux, écharpes, gants… qu’il se trempe les mains dans de l’eau chaude avant de jouer… sa phobie des courants d’air et des salles de concert, du contact physique… Et Glenn Gould parle beaucoup, écrit beaucoup. De plus en plus. Il compose également : plusieurs pièces pour piano, un quatuor à cordes, un madrigal, une fugue…
Derrière le pianiste de génie se révèle un penseur puissant dont le champ d’action ne s’arrête pas au répertoire musical : à travers la musique, il s’agit de repenser le monde. Ainsi, Glenn Gould développe-t-il, en écho aux théories d’un McLuhan, une théorie de l’enregistrement. Il considère la salle de concert comme une arène cruelle et clôt sa carrière de concertiste à l’âge de 32 ans. On prédit alors sa ruine, certains pensent qu’il s’agit d’une énième folie. Bien au contraire, Glenn Gould poursuit avec tout le temps et le sérieux nécessaire son travail en studio où il révolutionne l’enregistrement.
En parallèle, Glenn Gould intervient fréquemment à la radio et à la télévision canadienne à travers des programmes alternant sérieux musicologique et goût du travestissement…
À la radio, il initie également une forme de « radio contrapunctique », comme il aimait à l’appeler, à travers notamment The Solitude Trilogy .
Ce portrait, *An Idea of Glenn Gould, * à travers des entretiens et des archives faisant notamment entendre ses créations, s’attache à rendre toute la complexité souvent méconnue du personnage. La souffrance inhérente à ses choix radicaux son attrait pour le grand Nord et sa solitude fondamentale. Mais aussi l’euphorie d’un personnage tout entier dévoué à la musique et la pensée.
Avec : Pascale Cassagnau , docteur en histoire de l’art et critique d’art, responsable des fonds audiovisuels et nouveaux médias au Centre national des arts plastiques. Elle collabore à Art Press depuis de nombreuses années. Ses recherches portent notamment sur les nouvelles pratiques cinématographiques, dans leur dialogue croisé avec la création contemporaine. Son essai Future Amnesia – Enquêtes sur un troisième cinéma (éditions Isthme) cartographie ces nouvelles formes filmiques, entre fiction et documentaire. Un pays supplémentaire * (éditions des Beaux-arts de Paris) porte sur la question de la création contemporaine dans l’architecture des médias. *Marguerite Duras et le cinéma d'art contemporain est paru aux Presses du réel en 2012. Elle publie début 2015 un essai sur la place du son dans la création contemporaine dont le titre s’inspire d’un titre de Glenn Gould : Une idée du Nord (éditions des Beaux-arts de Paris).
Bruno Monsaingeon est musicien, réalisateur et essayiste. Il a partagé dix années intenses d’amitié et de travail avec Glenn Gould, réalisant des films cultes tels L’Alchimiste ou Glenn Gould joue Bach dans lequel se trouve le dernier enregistrement, mythique, des Variations Goldberg . Bruno Monsaingeon a également édité en 2006 un Glenn Gould, au-delà du temps qui constitue un parcours sensible et fortement documenté dans le destin du pianiste. Bruno Monsaingeon a consacré des documentaires à bien d’autres musiciens tels Yehudi Menuhin, Dietrich Fischer-Dieskau, David Oïstrakh, Michael Tilson-Thomas, Murray Perahia, Deszö Ranki, Zoltan Kocsis, Viktoria Postnikova, Julia Varady, Nadia Boulanger, le Quatuor Alban Berg, Sviatoslav Richter, Grigori Sokolov…
Idéal Audience et EuroArts sont en train de produire une Bruno Monsaingeon Edition dont le deuxième volume vient de sortir, consacré à Yehudi Menuhin et regroupant treize documentaires réalisés par Bruno Monsaingeon.
Dans le domaine des livres, il a notamment traduit et présenté les écrits de Glenn Gould : Le Dernier Puritain : Écrits I (Fayard, 1983), Contrepoint à la ligne : Écrits II (Fayard, 1985), Non, je ne suis pas du tout un excentrique (Fayard, 1986), Glenn Gould : journal d’une crise , suivi de Correspondance de concert (Fayard, 2002).
Parmi les œuvres qu’il a interprété en tant que violoniste se trouve l’opus 1 de Glenn Gould, son quatuor à cordes.
http://www.brunomonsaingeon.com/
Benoît Giros : Comédien formé à l’École de la Rue Blanche, il coécrit et joue pendant cinq ans dans les spectacles de la compagnie de rue Éclat Immédiat et Durable.
En janvier 2009, il signe sa première mise en scène, L’Idée du Nord de Glenn Gould, créée au CDN Orléans/Loiret/Centre et au CDDB-Théâtre de Lorient-Centre Dramatique National. L’Idée du Nord donne également naissance à une création radiophonique, production Benoît Giros, réalisation Marguerite Gateau, diffusée sur France Culture en 2008.
Benoît Giros a écrit deux pièces, La Fantasque Histoire de Jacquot dans la cave , comédie musicale jouée au théâtre du Jardin d’Acclimatation et Une reconstitution .
Il coréalise des courts métrages, Le Grand Combat , La Rentrée , Mamie’s tour .
Au printemps 2015, Benoît Giros joue dans Le Jardin secret de Jean Zay.
Jean Rondeau : À 21 ans, Jean Rondeau se voit décerner le 1er Prix du Concours International de Clavecin de Bruges (Musica Antiqua Festival, 2012) ainsi que le Prix de EUBO Development Trust, attribué au plus jeune et prometteur musicien de l’Union Européenne. La même année, il est également lauréat du Concours International de Clavecin du Printemps de Prague dont il obtient le 2ème Prix ainsi que le Prix de la meilleure interprétation de la pièce contemporaine écrite pour ce concours. En 2013, il obtient aussi le Prix Jeune Soliste des Radios Francophones Publiques. Il sort son premier disque en solo, Imagine , consacré à Jean-Sébastien Bach chez Earto (Warner Classics) début 2015, à l’âge de 23 ans, et obtient dans la foulée le prix Révélation soliste instrumental aux Victoires de la Musique Classique.
Lien :
http://www.glenngould.com/us/home
Merci à :
Bruno Blairet qui lit des traductions françaises de textes de Glenn Gould Matthieu Conquet Annie Lauzzana (recherches documentaires à l’INA) Louis Galiani.
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