

Ou comment une jeune femme issue de la haute bourgeoisie chartraine devint la mécène de Chaïm Soutine, puis l’une des plus grandes prêtresses des Arts Décoratifs… avant de vieillir au bras de François-Marie Banier.
- Frédéric Castaing petit-fils de Madeleine Castaing, aujourd’hui galeriste spécialisé en manuscrits et autographes.
- Charlotte Petit éditrice des tissus, moquettes et papiers peints créées par Madeleine Castaing.
- Bambi Sloane décoratrice et architecte d’intérieur
- Jean-Noël Liaut Biographe de Madeleine Castaing.
- Carole Weisweiller écrivain
Madeleine Castaing fut l’amie de Picasso et de Modigliani, mais c’est de Soutine que cette grande bourgeoise s’enticha, percevant derrière sa peinture "brutale et raffinée " une part de sa propre personnalité. Devenue sa mécène, et obsédée par l’idée de le faire travailler, elle l’hébergea à Lèves, dans une folie Directoire que fréquentèrent aussi Cendrars, Satie et Maurice Sachs, à qui Madeleine pardonnait tout.
Lèves fut le décor de cette passion picturale, mais aussi son laboratoire professionnel, où elle fit ses armes de décoratrice, avant d’ouvrir une galerie à l’angle de la rue Jacob et de la rue Bonaparte, mi-boutique mi-appartement privé.
Elle y devint une des antiquaires les plus audacieuses et respectées de l’après-guerre, osant conjuguer les styles néo-classique, cocotte et Regency, jetant des tissus léopards dans des salons d’hiver, allant jusqu’à créer un bleu, le "bleu Castaing", aux clairs accents d’acier.
Francine Weisweiller fit appel à elle pour aménager la villa Santo-Sospir ; Jean Cocteau pour sa maison de Milly-la-Forêt. "Je fais des maisons comme d’autres font des poèmes", aimait-elle répéter.
"Vous honorez la France" déclara Malraux en 1964, au Salon des Antiquaires du Grand Palais, devant le Pavillon Castaing où les visiteurs se pressaient. Vieille dame excentrique en perruque et faux-cils, elle passa la fin de sa vie au bras de François-Marie Banier.
Jacques Grange, Pierre Passebon, Bambi Sloane… ils sont nombreux aujourd’hui à se réclamer de son style. Pour Edmond Petit, l’éditeur de tissus haut de gamme, "Madeleine Castaing a libéré les intérieurs des carcans stylistiques, comme Chanel a libéré la femme du corset".
Par Sophie Bober. Réalisation : Lionel Quantin. prise de son : Marc Gravennes. Mixage : Olivier Dupré. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret de la Bibliothèque centrale de Radio France, et d'Anne Brulant de l'Ina. Lectures : Jane Austen (Persuasion) et de Violette Leduc (La Folie en tête) lus par Laure-Hélène Planchet. Textes de Marcel Proust (La Prisonnière) et de François-Marie Banier (Maurice Sachs / Les Cahiers de l’Herne) lus par Charles Valade.
Liens :
Le style Madeleine Castaing : nombreuses photos de sa propriété de Lèves ainsi que de son magasin (sur le site Haute-Décoration).
Madeleine Castaing : un style qui perdure : article et nombreuses photos proposés par le site de décoration maison.com.
Le film que François-Marie Banier et David Rocksavage consacrèrent à Madeleine Castaing en 1986 pour France 3, visible en 3 parties sur youtube.
Dossier de presse de la vente de mobiliers et objets d’art chez Piasa consacré à l’univers de Madeleine Castaing (décembre 2015).
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