Mister Ryckmans et Docteur Leys (1935-2014)

Simon Leys en 1984
Simon Leys en 1984 - Louis MONIER/Gamma-Rapho
Simon Leys en 1984 - Louis MONIER/Gamma-Rapho
Simon Leys en 1984 - Louis MONIER/Gamma-Rapho
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Traducteur, calligraphe, écrivain et grand lecteur, Simon Leys, décapita définitivement le maoïsme parisien tout en conspuant ses ambassadeurs de la mondaine intelligentsia de salon, et fit son entrée au panthéon des humanistes et des hommes honnêtes au sens confucéen du terme.

Avec
  • Nicolas Idier Directeur du développement à la Cité internationale de la bande dessinée et de l'image et membre du comité de la collection "Bouquins" (éditions Robert Laffont), Nicolas Idier est agrégé d'histoire et docteur en histoire de l'art.
  • Philippe Paquet journaliste belge et biographe de Simon Leys.
  • Pierre Boncenne journaliste et écrivain français
  • René Viénet
  • Jean-Claude Casanova Agrégé des facultés de droit et de sciences économiques, docteur en sciences économiques, cofondateur et directeur depuis 1978 de la revue Commentaire
  • Jean-Philippe Béja sinologue, politologue, directeur de recherche émérite au CNRS et chercheur au Centre d'études et de recherches internationales (CERI/Sciences Po).
  • Hélène Hazéra Productrice de radio, journaliste musicale

Par Alain Lewckovicz. Réalisation : Rafik Zenine. Attachée de production : Claire Poinsignon. Avec la collaboration d'Annelise Signoret.

Le 11 août 2014, Pierre Ryckmans, alias Simon Leys, s’éteignait aux antipodes, dans son Australie d’adoption. Celui qui avait définitivement décapité le maoïsme « made in France » avec son ouvrage pamphlétaire publié en 1971, intitulé « Les habits neufs du Président Mao », laissait derrière lui une œuvre protéiforme : celle d’un dessinateur, d’un traducteur, d’un écrivain et d’un pamphlétaire. Sinologue belge maudit par l’intelligentsia parisienne, par ceux qu’il nomme les « Maoïstes mondains », et rejeté par un monde universitaire fait de « faux experts » qui « ne parlent même pas le chinois », Simon Leys n’aura de cesse d’observer une Chine contemporaine à l’aune de ce que fût la Chine classique. Influencé par Confucius, dont il va traduire les célèbres entretiens, et Georges Orwell, l’Alias d’Eric Blair, Simon Leys a su devenir « l’honnête homme », l’humaniste défini par le philosophe chinois et ce « guetteur » défini par l’écrivain anglais face à toute forme de totalitarisme. Il laisse une oeuvre protéiforme et universelle venant sans cesse nous rappeler que la dictature n'est jamais bien loin. Et comme on dit en Chine : « Qui ne connaît le Destin ne peut vivre en honnête homme. Qui ne connaît les rites ne sait comment se tenir. Qui ne connaît le sens des mots ne peut connaître les hommes ».

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Liens

Réception de Simon Leys à l’Académie Royale de Belgique : Discours de Pierre Mertens (30 mai 1992).

Simon Leys, dans le chapitre Sollers et la Chine, du site Pileface.com.

Simon Leys, à contre-courant des intellectuels français, interviewé par Jean-Pierre Elkabbach pour Public Sénat.

Simon Leys et la Chine : dedans et dehors, article de Sebastian Veg, paru dans la revue littéraire belge Textyles.

Simon Leys, le fléau des idéologues, article d'Aude Lancelin sur nouvelobs.com.

Pierre Ryckmans, alias Simon Leys. Le feu sacré d’un esprit libre : portrait brossé par « Les amis de Bartleby ».

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