Monique Wittig, écrivain et lesbienne révolutionnaire (1935–2003) : épisode 3/8 du podcast Il y a cinquante ans, 1969

Monique Wittig (Paris, 1985)
Monique Wittig (Paris, 1985) - Colette Geoffrey
Monique Wittig (Paris, 1985) - Colette Geoffrey
Monique Wittig (Paris, 1985) - Colette Geoffrey
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Dès mai 1968, elle pense le mouvement féministe qui vient. Lesbienne matérialiste, elle veut rompre le contrat social hétérosexuel, théoricienne littéraire, elle travaille le genre grammatical. Visionnaires, les combats de Monique Wittig restent brûlants d'actualité.

Avec
  • Sande Zeig comédienne et ancienne compagne de Monique Wittig.
  • Sam Bourcier Activiste queer et sociologue, maître de conférences à l'université Lille III, fondateur du collectif Le Zoo.
  • Suzette Robichon militante lesbienne, membre du collectif Archives et recherches de culture lesbienne (ARCL) et du Centre audiovisuel d’archives féministes Simone de Beauvoir
  • Isabelle Lafon comédienne, metteur en scène
  • Louise Turcotte militante lesbienne radicale, fondatrice de la revue québécoise Amazones d’hier, lesbiennes d’aujourd’hui.
  • Catherine Ecarnot agrégée de lettres, auteure de la première thèse sur Monique Wittig en France.
  • Anne Garreta Ecrivaine, membre de l’Oulipo, Anne F. Garréta enseigne la littérature à l’Université de Rennes II et à Duke University.

Théoricienne littéraire, traductrice, écrivaine, pionnière du Mouvement de Libération des Femmes, si la pensée de Monique Wittig irrigue encore les combats féministes d’aujourd’hui : une langue patriarcale, les carcans de genre qui "assignent" à des rôles dans la société comme dans l’intimité, elle n’est que rarement nommée. 

Dès son premier roman L’Opoponax, qui reçoit le prix Médicis en 1964, elle travaillera sur la langue, sur les pronoms. La révolution, pour elle, passe par l’épistémè : il faut "dérober au masculin l’universalité". 

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Politique et littéraire sont, chez Wittig, intimement liés. Elle abhorrera un certain féminisme qui mythifie "la femme" et déclarera, en 1978 : "les lesbiennes ne sont pas des femmes", la différence des sexes n’étant, pour elle, qu'une fiction politique dans un schème hétérosexuel. 

Cette déclaration est une onde de choc, controversée, incomprise, elle participe de l’ostracisation de Monique Wittig en France. Aux Etats-Unis, où elle s’exilera, enseignera le français et les études féministes, et décédera, cette phrase et sa pensée, à la faveur de la popularisation des études de genre dès les années 1990, feront d’elle une icône. 

Archives et documents sonores

  • Entretien de Monique Wittig par Josy Thibaud (1979), grâce à Suzette Robichon.
  • Extait entretien filmé de Monique Wittig par Louise Turcotte (1973). 
  • J/E, atelier de création radiophonique sur France Culture par Syn Guérin et Eugénie Kuffler (1983), adapté du Corps Lesbien de Monique Wittig.
  • Captation Sonore de la pièce L’Opoponax, dans le cadre du triptyque Les Insoumises d’Isabelle Lafon au Théâtre de la Colline en 2016.
  • Captation sonore de la pièce de théâtre Le Voyage Sans Fin au théâtre du Rond-Point en 1985, grâce au Centre Simone de Beauvoir.

Lectures

  • L’Opoponax, Editions de Minuit, par Isabelle Lafon.
  • Les Guerrillères, Editions de Minuit, par Agathe Chouchan.

Pour aller plus loin

À l'occasion du 50ème anniversaire de la parution des Guérillères de Monique Wittig, une soirée est organisée à la Maison de la Poésie à Paris le 20 septembre 2019 avec Virginie Despentes, Rebecca Chaillon, Anne Garreta, Laure Murat et Suzette Robichon. 

Soirée organisée par l’association des ami/es de Monique Wittig

La version française de son site officiel. Toute la bibliographie est à retrouver en bas de page. 

Portrait de Monique Wittig par Audrey Lasserre dans L’Encyclopædia Universalis.

Entretien avec Monique Wittig dans le numéro 46 de la revue Prochoix, consacré au MLF : Le mythe des origines.

Au-delà du sexe : le projet utopique de Monique Wittig : article de Kate Robin, paru dans le Journal des Anthropologues en 2011_._

L'écriture de Monique Wittig, conférence de Catherine Ecarnot, agrégée de Lettres Modernes et auteure de la première thèse sur Monique Wittig. A écouter sur le site de la Bibliothèque municipale de Lyon. 

  • Un documentaire de Clémence Allezard réalisé par Guillaume Baldy. Mixage : Alain Joubert. Liens internet : Annelise Signoret. Archives Ina : Linda Simhon.
  • Rediffusion du 17 mars 2018

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