PHNOM PENH VILLE-MONDES - Escale 1

France Culture
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**Escale 1 : « Phnom Penh, la cité spectrale » **

Phnom Penh
Phnom Penh

Documentaire d'Alain Lewkowicz ** - Réalisation : Céline Ters - Prise de son : Laurent Macchietti- Mixage: Philippe Bredin**
C’était en avril, une des périodes les plus chaudes de l’année dans ce petit royaume de 7 millions d’habitants, ancien confettis du protectorat français de l’ex-Indochine. C’était le 17 avril 1975, il y a 40 ans. Deux millions et demi de citadins vont vivre l’indescriptible. Phnom Penh, six siècles après l’extinction d’Angkor, la capitale du royaume Khmer allait être totalement abandonnée, une ville fantôme où les rats règnent en maîtres. Un mélange inquiétant d’impression de connu et de ce que l’on a qualifié « d’étrange étrangeté ». 90 % des habitants de Phnom Penh furent assassinés. Les années khmères rouges ont tout bouleversé, éliminant les classes éduquées et ceux qui formaient les structures de la société, cadres, militaires, juristes, enseignants, médecins, ingénieurs, fonctionnaires de la municipalité, techniciens… Après 1979 Phnom Penh était peuplée de 10% de citadins et de 90% de ruraux qui souvent n’étaient jamais venue en ville. Aujourd’hui, pour ne pas sombrer dans la douleur et la tristesse du quotidien, il reste les souvenirs, ceux des survivants de l’âge d’or du Cambodge, les années Sangkum du monarque Sihanouk, l’apogée des années Rock, Jerk et Tcha Tcha Made In Cambodia...

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Avec:

le cinéaste Rithy Panh, créateur du centre Bophana

**François Pinchaud prêtre des Missions étrangères de Paris, **

**Pol Pisey écrivain et présidente de la maison des écrivains Khmers, **

**Serge Rémi architecte et urbaniste, **

**Henri Locard professeur d’histoire contemporaine à l’université royale de Phnom Penh, **

**Sovan Philong jeune photographe, **

**Youk Chank directeur du DCCAM le centre de documentation sur le génocide au Cambodge, **

**Ratana archiviste au centre Bophana, **

**Davy Chou jeune cinéaste, **

**Kanitha Tith plasticienne, **

et Sok Chanphal jeune écrivain.

Le 17 avril 1975, le désormais légendaire « Monseigneur Papa », le roi Norodom Sihanouk, véritable icône vivante du non-alignement et père de la nation Khmère indépendante était à l’abri à Pékin tandis que les KR, mouvement politique et militaire radical communiste d’inspiration maoïste dirigé par Pol Pot, faisaient leur entrée dans Phnom Penh. Après des jours de siège et de bombardements incessants, la victoire des KR sur l’armée loyaliste du gouvernement pro-américain et anti-communiste du général Lon Nol, mettait un terme à 5 années d’une guerre civile violente. Mais l’amusement était terminé. Ce qu’on a appelé « la tragédie cambodgienne venait de commencer ». Pendant 3 ans, 20 mois et 8 jours, les KR se rendirent coupables d’un véritable génocide, provoquant la mort de près de deux millions de Cambodgiens. Ils plongèrent le pays dans l’horreur des champs de la mort et transforma le Kampuchea Démocratique en une véritable prison sans mur totalement coupée du monde. Première mesure des nouveaux maîtres du pays, vider Phnom Penh de ses habitants…