Politique, diplomatie, économie et culture. François Hollande, cinq ans après

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Politique, diplomatie, économie et culture. François Hollande, cinq ans après

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François Hollande à l'Elysée, le 11 mai 2017
François Hollande à l'Elysée, le 11 mai 2017
© AFP - Joël Saget

C'est l'heure des bilans pour l'homme du "changement, c'est maintenant". Que reste-t-il de son mandat en France et à l'étranger ? Dans son action politique, diplomatique, économique et culturelle.

Ce dimanche, François Hollande passe la main à celui qui fut son Secrétaire général adjoint à l'Elysée. Que retenir des cinq années au pouvoir du premier président de la Ve République à avoir renoncer à se représenter ? De ce "président normal" qui aura battu des records d'impopularité et se sera selon certains "suicidé" politiquement en se confiant trop aux journalistes, en particulier Gérard Davet et Fabrice Lhomme.

Politique

"Trop tôt pour faire un bilan", a confié mercredi dernier François Hollande à Ludovic Piedtenu, le chef de notre service politique. Même s'il en avait dessiné un à l'annonce de son renoncement historique le 1er décembre dernier. Avec des aveux, comme sur le chômage, qui "diminue, mais il reste à un niveau trop élevé".

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Et un seul regret : "d’avoir proposé la déchéance de nationalité, parce que j’ai pensé qu’elle pouvait nous unir, alors qu’elle nous a divisés". Et qu'il a ainsi complété fin mars :

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Sur le plan intérieur et hors la gestion des attentats (écoutez ci-dessous), il saluait mercredi l'adoption du mariage pour tous comme un moment décisif.

"Je ne pensais pas que ce serait aussi long, aussi dur. Mais utile pour le pays parce que ça l'a fait avancer", estime-t-il.

De toute façon, conclue-t-il comme un élément de fierté, "c'est toujours la gauche qui assure le redressement économique du pays". Une gauche et un Parti socialiste qui apparaissent désormais plus éclatés que jamais... Récit de Ludovic Piedtenu :

Quand François Hollande dresse son propre bilan

1 min

A ECOUTER François Hollande, l'éditorialiste de l'Elysée (Billet politique de Frédéric Says du 7 mars dernier)

François Hollande à Medan (Yvelines), le 2 octobre 2016
François Hollande à Medan (Yvelines), le 2 octobre 2016
© Radio France - Ludovic Piedtenu

Une série d'attentats sans précédents

Charlie Hebdo et Hyper Cacher en janvier 2015, Paris et Saint-Denis dix mois plus tard, la Promenade des Anglais, à Nice, le 14 Juillet 2016, ou encore plus récemment l'assassinat d'un policier sur les Champs-Elysées. Il y aura eu 239 victimes. La vigilance contre le terrorisme était l'un des derniers des 60 engagements du chef de l'Etat en 2012. Confronté à la réalité, François Hollande a été obligé d'opérer un tournant sécuritaire, Anne Fauquembergue :

5 textes antiterroristes en 5 ans sous François Hollande

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A ECOUTER François Hollande face à l'Histoire (Entretien avec Emmanuel Laurentin fin mai 2016)

- Entretien au sujet de l'éducation avec Najat Vallaud-Belkacem

Diplomatie

Le bilan international de François Hollande s'apprécie d'abord au chapitre européen. Tout avait commencé par une quasi rupture avec l'Allemagne, le partenaire historique : François Hollande, en 2012, entendait en effet renégocier le traité européen de discipline budgétaire. Il n'en a rien été. C'est autour du psychodrame de la crise grecque que la diplomatie hollandienne a pu faire valoir son point de vue : c'est en effet Paris qui convertira Berlin à se rallier à sa position pour éviter un "Grexit", une sortie de la Grèce de la zone Euro.

Le bilan du quinquennat s'apprécie également au regard des interventions extérieures. Et la plus importante aura été l'opération Serval au Mali, en 2013, où l'armée française stoppe seule la poussée jihadiste vers Bamako. En février 2013, lors de sa visite au Mali, François Hollande affirmera à la foule de Bamako que sa visite représentait sans doute "la journée la plus importante de (sa) vie politique".

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Mais l'incontestable succès militaire de l'opération ne se poursuivra pas avec le même bonheur sur le plan politique : la réunification du Mali se fait toujours attendre et les jihadistes hantent toujours la bande saharo-sahélienne où la France maintient une présence militaire lourde : les 4 000 hommes de l'opération Barkhane.

On notera aussi "l'échec" en 2013 de l'intervention envisagée en Syrie, faute de soutien au dernier moment de Barack Obama. Avec encore début avril ce tweet :

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Reste la dimension multilatérale. Et là, c'est l'accord de Paris sur le Climat, issu de la COP 21, qui est à mettre au crédit de l'administration Hollande. Signé par 195 pays, en décembre 2015, il entend limiter le réchauffement climatique à moins de 2°C, les signataires de l'accord s'engageant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Indéniable succès diplomatique, l'accord de Paris devra encore pourtant être effectivement mis en oeuvre. Ce qui n'a rien de garanti.

A LIRE COP21 : un tournant historique, mais...

© Visactu

Economie

On pourrait résumer ces cinq ans à une volonté d'accélérer la croissance et à essayer de se dépêtrer des déficits, tout en s'emmêlant dans la courbe du chômage. Avec des réformes, très souvent lancées à contre temps, qui n'ont pas produit les résultats escomptés, d'après Jean-Marc Chardon, le chef de notre service économie.

Défaite sur le front de l'emploi, réduction du déficit public, mais dette en hausse et croissance molle

2 min

© Visactu

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François Hollande évoque aussi le bon texte de la loi travail. Et si cela a été difficile, c'est en partie de sa faute, mais surtout celle d'Emmanuel Macron et Manuel Valls, qui ont voulu aller vite. Le chef de l'Etat salue le pacte de responsabilité, le Crédit Impôt Compétitivité Emploi, qui va faire que l'économie reparte sainement. Cela restera comme un acquis du quinquennat. Comme en 1983 avec Mitterrand.

A ECOUTER Etat des lieux économique avant changement de Président (Billet économique de Marie Viennot du 9 mai dernier)

Et Retour sur le bilan économique du quinquennat Hollande (Billet économique d'Annabelle Grelier du 2 décembre 2016)

© Visactu

Culture

Avec 3 ministres successives, le quinquennat de François Hollande présente un bilan assez contrasté. Contrastes précisés il y a quelques jours par Zoé Sfez dans son " Journal de la culture" :

Budget de la Culture, sort des intermittents, évolution de la Hadopi. Trois dossiers marquants et inégalement traités

5 min

" Le quinquennat sans culture ?", s'interrogeait auparavant sur notre antenne l'émission de Frédéric Martel "Soft Power". En 2012, peu avant son élection, François Hollande avait annoncé un budget de la culture "sanctuarisé". Dès septembre 2012, Aurélie Filippetti annonce une baisse de 3,3 % du budget de son ministère. Cette baisse atteindra près de 6% en deux ans. Et en 2014, Aurélie Filippetti quittera la rue de Valois, notamment à cause des coupes budgétaires. Pour Michel Guerrin, journaliste au Monde spécialisé dans la Culture et invité de l'émission, "le personnage clé sur la culture c'est Manuel Valls, pas François Hollande". Et l'on se souvient de Fleur Pellerin reconnaissant ne pas pouvoir citer de titres de livres de Patrick Modiano. Ecoutez "Soft Power", avec aussi Emmanuel Paquette, de l'Express, et Claire Bommelaer, du Figaro :

"Soft Power" : Bilan du quinquennat Hollande sur la culture et le numérique

58 min

En janvier 2012, à Nantes, le candidat François Hollande déclarait notamment :

Je réaffirme que la culture doit être une priorité, majeure. Une ambition commune. J'affirme que le budget de la Culture sera entièrement sanctuarisé durant le prochain quinquennat. Ma première volonté sera de restaurer la légitimité du ministère de la Culture. Nous ne voulons pas la culture pour chacun que certains développent, mais la culture pour tous et partout.

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