Pourquoi l'écriture nous fait du bien

L'écriture a de nombreuses vertus
L'écriture a de nombreuses vertus

Pourquoi écrire nous fait du bien

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Pourquoi l'écriture nous fait du bien

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Certaines pratiques peuvent nous aider à vivre un peu mieux cette période de pandémie, de restrictions et de confinements. Comme la méditation ou l'art, l'écriture a plusieurs vertus. Voici comment et pourquoi écrire nous fait du bien.

Depuis le premier confinement, les maisons d’édition croulent sous les manuscrits. Elles ont reçu 20 à 30% de récits de plus qu’à l'ordinaire : journaux de confinement, témoignages, romans, fictions, essais,...  

Autre effet de la pandémie : le boom des ateliers d’écriture en ligne et c’est plutôt une bonne nouvelle pour notre santé car, oui, écrire agit sur notre bien-être.

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On a tous ça en commun, nous écrivons. Et c’est vraiment quelque chose qui nous fait du bien parce que ça nous permet de faire une synthèse sur ce qui nous arrive, sur ce que l’on ressent.  Sylvie Gendreau, professeure d'écriture créative à Montréal 

L'écriture expressive comme soin complémentaire

L'écriture expressive, qui consiste à faire écrire au patient ce qu’il ressent, est un outil thérapeutique développé dans les années 1980 par le psychologue américain James Pennebaker. 

Il a montré qu’écrire sur nos émotions dans un journal intime, a un impact sur nos relations sociales ou sur notre sommeil par exemple. Car cette mise à distance par l’écrit permet de trouver un sens à notre vécu, aux évènements qui nous arrivent et donc de passer à autre chose plus facilement.

Écrire pendant le confinement ou en cas de coup dur,  peut faire beaucoup de bien
Écrire pendant le confinement ou en cas de coup dur, peut faire beaucoup de bien
© Getty

Sa méthode est depuis utilisée dans le traitement de troubles psychopathologiques : dépression, trouble obsessionnel compulsif, stress post-traumatique...

C’est un traitement léger, sans médicament et qui permet d’apporter un sentiment de bien-être aux patients parce que ça atténue le niveau de stress et le niveau d’anxiété. Sylvie Gendreau, professeure d'écriture créative à Montréal   

L’écriture thérapie, comme l’art thérapie, peut aussi être utilisée comme médecine complémentaire pour traiter différentes pathologies physiologiques : hépatite, cancer, polyarthrite… pour lesquelles les traitements sont lourds et difficiles à supporter. 

En agissant sur : la circulation sanguine, la tension, le rythme cardiaque ou la respiration, l’écriture facilite la gestion de la douleur et permet un meilleur rétablissement.

Écrire, une vraie catharsis

D’un point de vue psychologique, l'écriture de son vécu est particulièrement  bénéfique pour son effet cathartique. Elle permet de nommer nos émotions, de mieux les comprendre, d’avoir plus d’outils pour analyser une situation. C’est une des fonctions principales du journal intime qui s’est développé au XIXe siècle, et qu’on retrouve dans les journaux de confinement qui ont fleuri en 2020.  

En la réécrivant on ne revit pas la situation. On la recrée. La recréation d’un souvenir, le fait de revenir dans le moment présent pour analyser un événement du passé va permettre de relativiser, de donner cohérence, et de retrouver un état d’esprit beaucoup plus positif par rapport à un événement même s’il a été traumatique. Sylvie Gendreau, professeure d'écriture créative à Montréal  

Le journal intime, développé au XIXème siècle, a un très bon effet catharique
Le journal intime, développé au XIXème siècle, a un très bon effet catharique
© Getty

Autre bienfait cognitif, l’écriture renforce notre "mémoire de travail", cette mémoire à court terme qui nous permet de stocker et d’analyser des informations. En mettant ces informations à distance grâce à l’écriture, il est plus facile de les intégrer.

Si on écrit c’est aussi une façon de consolider la connaissance. Et souvent si on consolide la connaissance, on va avoir envie de la mettre en pratique et si on la met en pratique ça devient une compétence. Donc l’écriture est aussi pour moi le début de l’apprentissage profond, plus qu’un apprentissage superficiel. Sylvie Gendreau, professeure d'écriture créative à Montréal  

Écrire régulièrement, une vingtaine de minutes plusieurs fois par semaine favorise l’apprentissage car la prise de note rend actif et permet un représentation mentale du contenu. Ce qui facilite sa synthétisation et sa mémorisation. 

Et vous, depuis quand n’avez-vous pas écrit ?