Près de sept millions de décès dans le monde sont liés à la pollution de l'air chaque année
Par Antoine Guerrier
CARTE. Dans le monde, la pollution de l'air est responsable de la mort de près de sept millions de personnes. Rien qu'en Chine, on dénombre plus d'un million de victimes. Une problématique qui touche de plus en plus de pays et de grandes métropoles dans le monde.
Dans le monde, près de sept millions de personnes meurent chaque année prématurément à cause de la pollution de l'air, selon l'Organisation mondiale de la santé. Ce qui représente un décès prématuré sur huit dans le monde. Parmi ces décès, 3,3 millions sont imputables à la pollution intérieure et 2,6 millions à la pollution extérieure. Une situation plus que préoccupante pour Maria Neira, Directeur du Département OMS Santé publique :
"Peu de risques ont un impact plus imortant sur la santé mondiale à l’heure actuelle que la pollution de l’air. Les données factuelles indiquent la nécessité d’une action concertée pour rendre l’air que nous respirons plus propre."
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Cette pollution extérieure et intérieure est responsable de nombreux accidents vasculaires cérébraux et de maladies cardiaques.
Onitsha au Nigeria : la ville la plus polluée au monde
C'est au sein des milieux urbains que les concentrations de pollution de l'air sont les plus importantes au niveau mondial. A tel point que 80% des habitants y sont exposés à des niveaux de pollution dépassant largement les limites fixées par l'Organisation mondiale de la santé. Et ce taux atteint même 98% au sein des villes de plus de 100 000 habitants des pays pauvres ou en développement. Cette inégalité touche en priorité les pays pauvres, mais aussi les personnes les plus vulnérables selon Flavia Bustreo, Sous-Directeur général, Santé de la famille, de la femme et de l’enfant :
"Lorsque l’air pollué enveloppe nos villes, les populations urbaines les plus vulnérables – les plus jeunes, les plus vieux et les plus pauvres – sont les plus touchées."
Une problématique environnementale, économique, mais surtout humaine qui ne fait que progresser dans le monde. Depuis 2008, la pollution de l'air a augmenté de 8% en ville. Et cette situation alarmante ne peut se résoudre qu'en investissant sur la limitation des transports, des industries mais surtout en investissant sur l’éducation, selon Maria Neira, Directeur du Département OMS Santé publique, déterminants sociaux et environnementaux de la santé :
"La sensibilisation gagne du terrain et les villes sont plus nombreuses à surveiller la qualité de leur air. Lorsque la qualité de l’air s’améliore, les maladies respiratoires et cardiovasculaires connexes reculent à l’échelle mondiale."
Source : OMS
A écouter : Pollution : l’asphyxie planétaire ?
Plus d'un million de morts en Chine
Un des pays les plus touchés par la pollution de l'air reste, sans conteste, la Chine. Plus d'un million de personnes y décèdent à cause de la pollution de l'air, selon les données de l'Organisation mondiale de la santé. Un chiffre qui place le pays en haut de ce triste classement et qui représente près de 4 000 décès quotidiens, selon l'étude publiée par l'université de Berkeley. Viennent ensuite l'Inde, qui compte 621 138 décès, et la Russie, qui en compte 140 851.
Une situation que la population chinoise tente tant bien que mal de contrôler, comme l'explique Monsieur Yin au micro de Dominique André :
"Tous les matins, quand je me lève je regarde d’abord les applications que j’ai téléchargées sur mon téléphone portable. J'en ai trois pour surveiller la pollution, et je les regarde plusieurs fois par jour. Si le taux est au dessus de 100, c'est sûr que je mets un masque. Quand le taux dépasse 200 pour atteindre 300, je ne fais pas de sport à l'extérieur. Et quand c'est autour de 500, c'est l'alerte rouge : je vais prévenir mon patron pour lui demander de pouvoir rester chez moi, à l'intérieur, car je ne peux pas sortir pour aller au travail, la pollution est trop importante, c'est dangereux."
En Chine, la première recommandation est de porter un masque
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Source : OMS
A écouter : Respirer, est-ce encore bien vivre ?