On ne les entend jamais à la radio et pourtant, par leur écoute, leur sensibilité, leur doigté, ils façonnent le son de France Culture.
Chargés de réalisation, restaurateurs de bandes, ingénieurs du son, techniciens, ce sont eux les garants de la qualité des ondes qui voyagent jusqu’à nos oreilles. Eux qui s’interrogent sans cesse sur la forme à donner au fond, sur le rythme, le souffle, la vie de la parole et de la matière sonore. Ecoutez ceux qui font la radio dans l’ombre.

Thomas Beau ©Radio France/Laurent Goumarre
Thomas Beau est chargé de réalisation pour « Le RenDez-Vous » de Laurent Goumarre, du lundi au vendredi à 19h. Quelle est selon lui la place de la respiration à France Culture ?

Cellule de montage 267 de la Maison de la radio Laetitia Kozlova©Radio France
Même métier, autre regard... Sur cette question, écoutons la réponse de Claude Giovanetti , grande dame de la radio, qui réalise l'émission "Les Papous dans la tête" de Françoise Treussard le dimanche à 12h45 sur France Culture.
Claude Giovanetti a connu les bandes magnétiques, et travaille maintenant sur un logiciel multipiste numérique. Qu'évoque pour elle la respiration dans le montage sonore ?
Une fois passé entre les mains et les oreilles des chargés de réalisation, le son entre dans une ultime étape avant sa libération sur les ondes, une étape sous-terraine : le laboratoire d'Edwige Roncière , un laboratoire acoustique situé dans une ancienne chambre claire, dans les dessous de la Maison ronde. Edwige Roncière façonne la couleur, c'est-à-dire l'identité sonore de chacune des chaînes RadioFrance. Cette petite dame étonnante nous accueille dans son antre, et nous explique la spécificité du son France Culture.

Christophe Jolibois ©Radio France/ L. Kozlova
Réalisée, façonnée... la matière sonore est ensuite soigneusement conservée. Christophe Jolibois est restaurateur de bandes à l'INA , l'Institut National de l'Audiovisuel. Sur sa table de travail, un pot de colle, une brosse, un flacon de liquide nettoyant, un chiffon, une paire de ciseaux... Son métier ? Préserver le patrimoine sonore.
Christophe manipule les supports, des plus anciens aux plus récents, et archive les sons pour les faire durer. Démonstration avec un disque 78 tours qui n'a plus toute sa brillance...

Voici donc quatre profils d'artisans du sonore qui oeuvrent, consciencieux et passionnés, à la bonne santé des ondes radiophoniques.
Au fil des évolutions techniques, depuis les bandes magnétiques comme sur les photos ci-jointes, jusqu'au numérique, le territoire de travail est resté le même : une zone sensible, mouvante, qui tient à une chose : la prise de souffle .