Quand l'archéologie décrypte le climat
Par Palais de la découverte et Cité des sciences et de l’industrie
Bien qu'elle en trouve parfois, l'archéologie n'a pas vocation à chercher de chefs-d'œuvre : elle exhume et interprète les indices que recèle le sol pour connaître les sociétés humaines du passé, et les traces des changements climatiques.
Prolongeant une interrogation séculaire de l'homme sur ses origines, dont on retrouve des exemples dès la plus haute antiquité, l'archéologie s'est progressivement constituée en science à partir du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, elle remet fondamentalement en cause la Genèse, parallèlement aux travaux de Darwin sur l'origine des espèces, en démontrant les très anciennes origines de l'homme. Elle n'a cessé depuis de perfectionner ses techniques de fouille et ses méthodes d'analyse. C'est aujourd'hui, de toutes les sciences, celle qui offre la plus grande profondeur de temps pour l'analyse des trajectoires des sociétés humaines.
Bien qu'elle en trouve parfois, l'archéologie n'a pas vocation à chercher de chefs-d'œuvre : elle exhume et interprète les indices que recèle le sol pour connaître les sociétés humaines du passé. Mais la recherche ne s'arrête pas à la fouille et se prolonge par un intense travail de laboratoire. Ainsi l'archéologie recourt-elle de longue date aux outils des géosciences, des sciences de la vie, des sciences environnementales, des sciences chimiques et physiques pour interpréter les éléments les plus ténus. Ces disciplines connaissent un développement continu pour analyser, dater, imager ou restituer les données sur les sociétés, les environnements du passé et leurs interactions.
Une conférence enregistrée en 2008, dans le cadre du cycle "Les sciences de l'archéologie".
Stéphanie Thiébault, directrice de recherche au CNRS, auteure notamment de L'archéologie au laboratoire, et de L'Adaptation au changement climatique.