Un palmarès idéal pour une compétition sans grande surprise
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On s'en doutait un peu à l'annonce de la sélection, la compétition cannoise cru 2014 a été sans grande surprise. Les habitués de la Croisette ont été dans leurs marques, parfois un peu plus (David Cronenberg, Ken Loach), parfois un peu moins (Bertrand Bonello, Mike Leigh). Pour notre part, on retiendra tout de même de vrais beaux moments, qu'on adorerait voir au palmarès. En premier lieu, le grand choc émotionnel de cette année, le formidable Still The Water , de la Japonaise Naomi Kawase, méditation animiste sur la naissance de l'amour et du désir, et l'acceptation de la mort. C'est notre Palme d'Or, en espérant très fort qu'elle n'aille pas à la sensation du festival, le très énervant et surestimé Mommy , du Québécois Xavier Dolan, ce qui ferait de lui, à 25 ans, le plus jeune récipiendaire de la distinction. Dans un palmarès idéal, il y aurait aussi Winter Sleep , du Turc Nuri Bilge Ceylan, le Timbuktu du Mauritanien Abderrahmane Sissako, présenté le premier jour mais qui nous hante encore, les Deux jours, une nuit des frères Dardenne, primés à chaque fois, et encore le très bien nommé Les Merveilles , de l'Italienne Alice Rohrwacher, la seule, mais belle, découverte de cette compétition. Côté interprétation, Gaspard Ulliel mériterait un prix pour son incarnation inquiète d'Yves Saint Laurent chez Bertrand Bonello. Et pour les femmes, on verrait bien un double prix pour deux excellentes interprétations d'actrices confrontées aux assauts du temps, Juliette Binoche, impeccable dans Sils Maria , d'Olivier Assayas, et Julianne Moore, dans un genre beaucoup plus déjanté, chez David Cronenberg dans Maps To The Stars . Mesdames et messieurs les jurés, ne nous décevez pas !