Entretien | L'historienne Valentine Zuber est l'une des 64 intellectuel(le)s qui ont participé au débat organisé à l'Élysée ce lundi soir. Une soirée qui est un premier pas mais qui nécessitera un travail bien plus long selon ce qu'elle nous avait confié quelques heures auparavant.
Valentine Zuber, historienne spécialiste de la laïcité, a participé avec 64 autres intellectuel(le)s au débat organisé à l'Élysée lundi soir. Quelques heures auparavant, dans notre journal de 12h30, elle espérait que le dialogue instauré entre le chef de l'État et les intellectuel(le)s se poursuivrait sur le long terme.
Valentine Zuber et le "grand débat des idées"
5 min
"Je pense que ça ne pourra pas s'arrêter là" a expliqué Valentine Zuber. "Il faudra que d’une manière ou d’une autre il y ait des sous-groupes ou des petits groupes sur des thématiques précises qui continueront d’apporter leur expertise de manière beaucoup plus détaillée" a ajouté l'historienne. Après cette sorte "d'inventaire" dressé hier, Valentine Zuber estime qu'il faut maintenant "continuer à travailler".
Le dialogue entre les politiques et le Président instauré hier est indispensable selon elle car "les politiques sont obligés au temps court, les intellectuels et universitaires travaillent sur un temps beaucoup plus long". Il faudrait donc qu'il se poursuive, en plus petits comités, pas nécessairement avec le président de la République mais ses services pourraient s'en charger. Un simple lancement d'idées n'est pas suffisant.
[Le Grand débat] a tout de même été un moment unique dans la vie politique française - Valentine Zuber
Concernant plus globalement le grand débat organisé suite à la contestation, il semble répondre en partie aux attentes de la population. Même si "les Français sont rarement satisfaits des formes qu'on leur propose" ajoute la spécialiste de la laïcité. Un Grand débat qu'elle qualifie de "moment unique" car organisé dans de multiples endroits, par des mairies ou des groupes avec la société civile et différents acteurs. "Je pense que cette culture du débat démocratique, on en manquait et c'est un premier pas", conclut Valentine Zuber.