

Avant de représenter la Thaïlande au concours international, Anna Sueangam-iam a voulu rappeler avec cette robe qu’elle était fille d’éboueurs et que ce qui est considéré comme n’ayant plus aucune valeur dans nos sociétés, les déchets, contiennent en réalité "leur propre beauté".
Ce week-end s’est tenu à la Nouvelle-Orléans aux Etats-Unis le concours international annuel Miss Univers. C’est Miss USA, R’Bonney Gabriel, qui a gagné mais ce qui a retenu l’attention, c’est l’audace d’une autre miss, Anna Sueangam-iam, Miss Thaïlande, qui a choisi de défiler en portant une robe entièrement faite de déchets, en l’occurrence les petits anneaux décapsuleurs que l’on trouve sur toutes les canettes de sodas du monde. Cela ne lui a pas valu de remporter le concours, mais sa robe a été vue par des millions de téléspectateurs et elle a réussi son pari : mettre en pleine lumière le sujet on-ne-peut-moins glamour mais indéniablement universel de la production exponentielle de déchets.
"La clé de tout, c'est l'éducation"
Elle raconte son parcours, ses camarades à l’école qui l’appelaient miss poubelle à cause du métier de ses parents, et surtout sa longue lutte pour expliquer combien nos sociétés ne tiendraient pas sans eux, sans éboueurs, sans balayeurs, sans chiffonniers, sans recycleurs. Anna Sueangam-iam ne milite pas contre la pollution ou pour la planète, elle milite pour l’éducation, "parce que, la clé de tout, c’est l’éducation, c’est apprendre, se former, avoir accès au savoir dès le plus jeune âge." Comprendre donc d’où viennent les matières, tissu, métal, plastique, savoir qu’elles peuvent avoir plusieurs vies. Quoi de mieux pour convaincre que cette robe magnifique, argentée à cause des milliers d’anneau de canettes qui la composent, et scintillante grâce aux quelques cristaux Swarovski que le couturier y a ajouté. On-ne-peut-plus efficace pour inciter à changer de regard, ne pas juger trop vite, puisque c’est le message d’Anna Sueangam : ne jamais s’arrêter aux apparences.
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