48 équipes, des recettes record, trois pays hôtes : le prochain Mondial ne fera pas dans la sobriété
Par Frédéric Says
Avec 48 équipes au lieu de 32, seize stades séparés par des milliers de kilomètres. Le prochain Mondial de football, co-organisé par les États-Unis, le Canada et le Mexique en 2026, ne compte pas jouer la sobriété.
Le Mondial au Qatar s'achève, avec son lot de polémiques, d'exploits sportifs et de cuisants échecs. Mais à quoi ressemblera la prochaine Coupe du monde de foot, dans quatre ans ? À une version XXL. De par le nombre d'équipes qualifiées, pour commencer. Elles seront 48 à participer à la compétition, contre 32 cette année au Qatar, soit 16 nations en plus. La Fédération internationale de football justifie cette décision par une volonté d'"ouverture". Autrement dit : stop à l'hégémonie des équipes d'Europe et d'Amérique du Sud. Place au rééquilibrage avec d’autres continents.
Bien que réel, ce rééquilibrage s'avère modeste : cette réorganisation profite à l'Afrique, qui va presque doubler sa présence. Elle comptera neuf équipes en 2026 contre cinq cette année. Le nombre de sélections asiatiques double également, avec huit places contre quatre jusqu'ici. Pour la première fois, l'Océanie aura au moins une place garantie. Ces chiffres peuvent bouger, à la marge, par les derniers matchs qualificatifs de barrages. En tout cas, sur 211 pays inscrits à la Fédération internationale de football, presque un quart participera donc à cette compétition.
Des recettes records en perspective
Cet élargissement de la compétition à de nouvelles équipes n’est pas seulement lié à la volonté d’ouverture, et ne s’explique pas uniquement par la philanthropie. Derrière, il y a un puissant argument financier. Davantage d’équipes, cela génère plus de matches, plus de diffusions télévisées, plus de sponsors, et donc plus de revenus. La FIFA prévoit d'ailleurs un budget en hausse de 47% ces trois prochaines années, à plus de dix milliards d'euros sur la période 2023-2026. Selon un rapport confidentiel publié dans la presse en 2017, un Mondial à 48 équipes rapporterait 640 millions de dollars de plus.
4.300 kilomètres entre deux stades
Cette Coupe du monde en Amérique du Nord et en Amérique centrale ne sera pas la référence en matière d'écologie. Déjà, il faudra convoyer sur place les 48 sélections, avec ses joueurs et le staff. Les distances entre les 16 stades sont importantes. Prenez l'enceinte la plus au Nord, celle de Vancouver, au Canada. Elle se situe à 3.500 kilomètres du stade de Mexico, au Mexique. D'Est en Ouest, on compte 4.300 kilomètres entre Boston et San Francisco.
Multipliez cela par une centaine de matches, 103 au total, et des centaines de milliers, voire des millions de supporters, même si la FIFA promet de limiter les déplacements trop longs entre deux parties. Pour cette Coupe du monde 2026, le bilan financier sera bon, le bilan carbone, c'est moins sûr.