80 ou 90 km/h ? Le réseau routier secondaire de plus en plus à deux vitesses

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80 ou 90 km/h ? Le réseau routier secondaire de plus en plus à deux vitesses

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© Radio France - Nicolas Blanzat

Les départements ont le choix, s'ils le souhaitent, de repasser certains tronçons ou l'intégralité des routes dont ils ont la charge de 80 à 90 km/h. Dans les faits, peu sont ceux qui ont ré-adopté l'ancienne limitation de vitesse partout.

À 10 km/h près. Seuls quatre départements, l’Allier, la Corrèze, la Creuse et le Cantal, ont repassé l’intégralité des routes dont ils ont la charge à 90 km/h. Les autres refusent, hésitent ou ont fait un choix plus mesuré avec une limitation à la carte, en fonction des tronçons. C’est le cas de 35 départements, selon les informations récoltées par France Inter, comme la Haute-Saône récemment ou le Tarn. 

Là, le retour des 90 km/h se fait par petites touches : 177 des 4 153 kilomètres de routes départementales sont concernées depuis déjà plusieurs mois, et au début de l’année prochaine, la mesure portera sur 188 kilomètres supplémentaires. 

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Les grands axes retrouvent les 90%

Au total, cela représente un peu moins de 10% du réseau, dont à la charge, le président du conseil départemental, Christophe Ramond. "J'assume le retour à 90 km/h mais j'assume aussi le fait de mettre un panneau à 70 km/h, lorsque j'estime que les routes départementales deviennent un peu plus dangereuses du fait des évolutions des trafics", explique-t-il. "Donc on a souhaité remettre les grands axes structurants à 90. Ça ne génère pas une évolution du nombre d'accidents sur notre territoire."

L'État a émis une liste de recommandations extrêmement sévères pour pouvoir revenir à 90 km/h.

La majorité des départements adoptent cette stratégie progressive et prudente car les critères recommandés par la sécurité routière pour un retour aux 90 km/h sont stricts, l’installation de panneaux coûte cher et la mesure n’est pas toujours populaire. Alexandra Legendre, la responsable du pôle étude et communication de la Ligue de défense des conducteurs. explique :

C'est une mesure qui n'est pas si simple parce que, d'abord, l'État a émis une liste de recommandations extrêmement sévères pour pouvoir revenir à 90 km/h mais vous avez également la pression sociale ou médiatique.

Elle poursuit : "C'est-à-dire que, pour un président de département, s'il arrive un accident sur une portion qu'il a remonté à 90 km/h, on va se dire que ce président de département, il a relevé la vitesse, patatra, il y a eu un accident sur le tronçon concerné."

Selon la Ligue de défense des conducteurs, les routes secondaires s’étendent sur 900 000 kilomètres sur l'ensemble du territoire, mais seulement 4% du réseau, soit 34 000 kilomètres, sont aujourd’hui limitées à 90 km/h