À Hong Kong, les images glaçantes de l'évacuation de l'université polytechnique
Par Lisa Guyenne
Ce lundi 18 novembre a marqué une nouvelle escalade dans la violence des affrontements à Hong Kong. Plusieurs centaines de manifestants étaient réfugiés à la "PolyU", l'université polytechnique. Alors que la police menace de tirer à balles réelles, certains ont fui le campus en rappel...
16 heures en France, 23 heures à Hong Kong. C'est en pleine nuit ce lundi 18 novembre, que des dizaines de manifestants hongkongais assiégés par la police dans le campus de PolyU ont réussi à s'enfuir. Les protestataires sont descendus en rappel d'une passerelle, puis ont été récupérés sur une route en contrebas par des personnes à moto.

Le campus, occupé depuis la semaine dernière, était cerné par les forces de l'ordre ce lundi matin. Les scènes sont dignes d'un scénario de bataille, chaque camp cherchant à gagner du terrain sur le camp adverse. Le journal Hong Kong Free Press résume ainsi les événements de la nuit de dimanche à lundi :
- Dimanche soir : les manifestants qui occupent le campus depuis une semaine lancent des projectiles enflammés afin de bloquer l'avancée de la police.
- Autour d'une heure du matin (18h en France), les manifestants lancent des cocktails Molotov. La police réplique avec des canons à eau.
- À 1h20 du matin, Owan Li, étudiant de PolyU, organise une conférence de presse et indique que la police bloque toutes les entrées du campus, empêchant quiconque de sortir. "Les gens du campus paniquent." Les membres du corps enseignant au même titre que le public et les médecins ne sont pas non plus autorisés à sortir. "Nous ne voulons absolument pas revoir un 4 juin (le massacre de Tiananmen en 1989)", indique quand à lui le président de l'union des étudiants Derek Liu.
- Autour de 5h30 (22h30 heure française), la police pénètre sur le campus après des affrontements qui ont duré toute la journée de dimanche. Plusieurs arrestations ont lieu.
- Ce lundi, les affrontements continuent et la police refuse toujours de laisser sortir les manifestants.
Des images glaçantes
Sur cette vidéo, la police projette une peinture bleue à l'aide d'un canon à eau ; ce bleu est censé marquer les vêtements des émeutiers pour les repérer ensuite. Mais plusieurs internautes pointent le fait que cette peinture soit "irritante" et "chimique".
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.


À l'extérieur du campus, de nombreux manifestants se sont massés pour tenter de venir en aide aux manifestants bloqués dans l'université.


"Voici pourquoi il faut quitter la PolyU. Il y a si peu à manger et à boire", écrit cette internaute qui se décrit comme journaliste pour plusieurs journaux américains. En photo, un meuble de ce qui semble être la cafétéria de l'université, dont les étagères sont quasi vides.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
"Le monde doit se tenir aux côtés des manifestants de Hong Kong", écrit sur son compte Twitter Joshua Wong, l'un des leaders activistes du mouvement pro-démocratie. "Je ne suis pas forcément d'accord avec l'attitude de certains manifestants, mais les manifestants violents vont comparaître devant la justice. Pourtant, ironiquement, qu'en est-il de la brutalité disproportionnée de la police ?"
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Des secouristes auraient aussi été arrêtés alors qu'ils soignaient des manifestants sur le campus. "C'est un crime de guerre", dénoncent plusieurs internautes.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
Tirs de flèches enflammés et catapultes artisanales
Si la police menace de tirer désormais à balles réelles, c'est en réplique aux armes qu'elle juge "létales" employées par les manifestants. En effet, si les émeutes ont lieu régulièrement depuis le 31 mars, la contestation a pris un virage plus violent depuis une semaine, entraînant notamment la fermeture des écoles. Outre les habituels pavés et cocktails molotov, certains manifestants ont été aperçus munis d'armes rarement vues lors d'un mouvement social.

Il y a notamment les archers, tirant des flèches parfois enflammées. Le 17 novembre, un policier a d'ailleurs eu la jambe transpercée par l'une de ces flèches. Il y a également les catapultes artisanales, utilisées pour tirer des briques sur la police.

De leur côté, les forces de l'ordres sont accusées de violences gratuites sur les manifestants. De nombreuses images circulent sur les réseaux sociaux, comme ces deux photos largement relayées sur Twitter. On voit des policiers pointer leur lanceur de balle de défense sur la tête des manifestants.
Pour afficher ce contenu Twitter, vous devez accepter les cookies Réseaux Sociaux.
Ces cookies permettent de partager ou réagir directement sur les réseaux sociaux auxquels vous êtes connectés ou d'intégrer du contenu initialement posté sur ces réseaux sociaux. Ils permettent aussi aux réseaux sociaux d'utiliser vos visites sur nos sites et applications à des fins de personnalisation et de ciblage publicitaire.
L'exécutif hongkongais, qui est aligné sur Pékin, s'est refusé à accéder aux revendications des manifestants. Ceux-ci demandent notamment l'avènement du suffrage universel dans la mégapole de 7,5 millions d'habitants, et une enquête sur ce qu'ils présentent comme des violences policières. La Chine a maintes fois averti qu'elle ne tolérerait pas la dissidence, et l'inquiétude monte face à l'éventualité d'une intervention internationale pour mettre fin à la crise.