Du 24 au 26 août, la ville basque accueillera les chefs d'État des 7 plus grandes puissances mondiales. Hôteliers et restaurateurs en effervescence, badges pour circuler, sécurité maximale : Biarritz s'apprête à devenir pendant deux jours "la ville la plus sanctuarisée de la terre".
Les chefs d'État des 7 plus grandes puissances mondiales s'apprêtent à poser leurs valises au Pays basque. Du 24 au 26 août, Biarritz accueillera le G7. Forcément, la ville des Pyrénées-Atlantiques est en effervescence : sécurité maximale, hôteliers et restaurateurs sur le pont... Passage en revue d'un dispositif exceptionnel.
Mesures de sécurité drastiques
Plus de 5 000 policiers et gendarmes mobilisés. Pendant le G7, Biarritz prendra des allures de place forte. De multiples unités dédiées à la lutte antiterroriste seront déployées : le Raid, le GIGN, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection d’explosifs, détaille le Parisien. "Le rendez-vous symbolique peut être une cible, et le premier risque, c’est le terrorisme ", confie ainsi au quotidien une source sécuritaire. Il faut aussi composer avec l’exigence des délégations étrangères : des gardes du corps de Donald Trump sont déjà venus en repérage et ont formulé des requêtes.
Il sera très compliqué de circuler dans Biarritz. Pour accéder à certaines zones de la ville, il faudra montrer patte blanche : des badges nominatifs seront attribués aux délégations et la presse, mais aussi aux riverains et aux travailleurs. 16 000 badges ont été demandés, selon la République des Pyrénées, qui note aussi que les trains ne s’arrêteront pas en gare de Biarritz ni de Bayonne durant le sommet à part sept TGV en provenance de Paris, avec à leur bord notamment les journalistes accrédités par l’Élysée.
L’accès à la mer sera restreint : une zone comprise entre le rocher de la Vierge et le phare du cap Saint-Martin sera interdite à la navigation. Des lieux emblématiques de la ville basque, comme le Casino, la Grande Plage et l’hôtel du Palais seront eux aussi inaccessibles au public.
France Bleu Pays Basque a également noté que, depuis début août, des militaires s'installent sur les crêtes basques pour surveiller le G7, avec un radar qui tourne en permanence :
Pas question pour autant de "bunkériser" la ville, précise le maire de Biarritz Michel Veunac, interrogé par 20 minutes :"Biarritz ne sera pas une ville morte", affirme l’édile, selon qui Biarritz sera tout de même "la ville la plus sanctuarisée de la terre au moment du G7". Michel Veunac tient aussi à rassurer les commerçants, inquiets d’une baisse de leur chiffre d’affaire estival : "L’État étudie des possibilités d’indemnisation, et la ville a les moyens de baisser les taxes pour ceux qui seraient pénalisés."
Hôteliers et restaurateurs sur le pont
Mais pour certains professionnels du tourisme, le G7 est une aubaine. Le bâtiment emblème de la ville de Biarritz, l’hôtel du Palais, n’a ainsi pas lésiné sur les moyens pour accueillir les sept plus grands leaders mondiaux, avec un lifting à 60 millions d'euros. Le groupe hôtelier Hyatt a annoncé avoir rénové 46 chambres avant le G7 : cela faisait près de 60 ans que l’établissement n’avait pas connu des travaux de cette ampleur. Hyatt décrit l’hôtel en ces termes : "un mobilier unique, des tableaux rares et des tapisseries raffinées", qui donnent à l’hôtel de luxe un "cachet à la fois intemporel et chargé d’histoire." Les autres établissements de la ville ne sont pas en reste : à elle seule, la délégation américaine a commandé 4 600 nuitées dans les hôtels de Biarritz, rapporte France Bleu Pays Basque.
Le G7, c'est l'expérience d'une carrière", Jean-Marc Salva, traiteur du G7, à France Bleu Pays Basque
Des chefs d’État logés dans le luxe... bien nourris, aussi. C’est le traiteur Jean-Marc Salva qui va fournir la majorité des repas aux délégations et aux journalistes. Sa petite entreprise, "L’instant traiteur", a été choisie par l’Élysée parmi des traiteurs de toute l’Europe : un contrat de plusieurs dizaines de milliers d’euros avec l’État. "Le G7, c’est l’expérience d’une carrière", confie Jean-Marc Salva au micro de France Bleu Pays Basque. "C’est un aboutissement, on a eu la chance d’être sélectionnés."
Quand il s’agira de satisfaire les palais des pontes du monde politique, Jean-Marc Salva travaillera en collaboration avec des chefs étoilés. Mais c’est avec sa seule équipe qu’il aura pour tâche de nourrir le reste des convives, dont environ 3 000 journalistes. Au menu : fromage basque, truites de Banca et bien évidemment... jambon de Bayonne.
Les procureurs et les magistrats se préparent
En cette période de G7, le tribunal de Bayonne est aussi sur le pied de guerre, rapporte Sud-Ouest. Car en marge du rassemblement des chefs d’État, de nombreuses manifestations sont prévues. Des militants altermondialistes, notamment, organisent un contre-sommet qui aura lieu dans les villes d’Hendaye et Irun.
Selon Sud-Ouest, dix-sept procureurs vont se relayer jour et nuit à la permanence du parquet de Bayonne : six Bayonnais, avec l’aide d’une dizaine de collègues de la cour d’appel de Pau. Une quinzaine de juges extérieurs viendront aussi renforcer le siège et épauler les magistrats.
"C’est un événement de masse, un peu comme le sont les fêtes de Bayonne", affirme à Sud-Ouest Samuel Vuelta-Simon, le procureur de la République de Bayonne. Il s’agit de se préparer à "toutes les hypothèses", comme un navire mal intentionné qui tenterait d’accoster, ou des groupes de "black blocs" et de casseurs. "Notre rôle sera de gérer les éventuelles infractions qui pourraient être commises", précise le procureur, qui a en outre certifié aux avocats qu’il n’y aura pas d’arrestations préventives.
La permanence pénale des avocats du barreau de Bayonne sera d'ailleurs considérablement renforcée, selon les informations de France Bleu Pays Basque. D'ordinaire, un roulement de huit avocats est nécessaire chaque semaine pour assurer cette permanence. Mais pour le G7, ce sont pas moins de 70 avocats qui assureront cette mission. Des avocats mobilisés 24h/24.
Les organisateurs du contre-sommet au G7, qui attendent 12 000 participants, ont eux assuré ce lundi qu'ils n'entendaient provoquer aucune dégradation ou confrontation avec les forces de l'ordre lors des manifestations.