
Le Royal Opera House a annoncé mercredi 25 janvier mettre fin à son partenariat historique avec le géant pétrolier BP, à la suite de revendications d'artistes et d'écologistes. De plus en plus d'institutions culturelles tournent le dos aux compagnies pétrolières.
Clap de fin après 33 ans de partenariat. Le Royal Opera House, célèbre institution londonienne, a annoncé mercredi 25 janvier la fin de son partenariat historique avec le géant pétrolier British Petroleum (BP). "Nous avons convenu que le partenariat ne s'étendrait pas au-delà de décembre 2022, date à laquelle le contrat a pris fin", a indiqué un porte-parole du Royal Opera House, avant de remercier BP pour son soutien financier "qui a permis à des milliers de personnes dans le pays d'assister à des ballets et des opéras gratuitement".
Une décision saluée par l'ONG Greenpeace, qui écrit sur Twitter : "Cela intervient après des années de pression de la part de militants pour le climat. Le pouvoir du peuple fonctionne !"
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Le Royal Opera House n'a pas officiellement précisé les raisons de sa décision, mais celle-ci intervient dans un contexte de pression croissante vis-à-vis des institutions culturelles encore très liées aux entreprises qui exploitent les énergies fossiles.
Le Royal Opera House emboite le pas à la Royal Shakespeare Company
En juillet 2019, des militants du collectif Extinction Rebellion avaient pris d'assaut le parvis de l'Opéra de Londres pour dénoncer le partenariat avec BP. La même année, la Royal Shakespeare Company, prestigieuse compagnie théâtrale basée à Stratford-upon-Avon avait ouvert la voie en renonçant à son partenariat avec l'entreprise.
Depuis, ces actions se sont multipliées sur fond d'urgence climatique. Début 2022, en pleine COP 26 à Glasgow, des militants environnementaux ont enjoint au Scottish Ballet de mettre fin à son partenariat avec le géant British Petroleum, accusé de greenwashing. Chose faite peu après, le ballet ayant déclaré que les activités du géant pétrolier n'étaient plus en phase avec "ses objectifs de neutralité carbone d'ici 2030".
Fin 2022, la National Portrait Gallery, à Londres a mis fin à son partenariat avec la major pétrolière, emboîtant le pas à d'autres institutions culturelles comme Le British Film institute, le National Theatre, la National Gallery et le Southbank Centre, qui se sont affranchis ces dernières années du soutien de Shell.
A contrario, pas de prise de position pour le British Museum ou encore le Science Museum. Interrogé en 2019 après la perturbation par des militants d'une exposition temporaire sponsorisée par BP, le British Museum avait affirmé auprès de l'AFP "comprendre" les inquiétudes, mais souligné que ces expositions étaient "coûteuses à mettre en place et seulement possibles à organiser avec ce type de soutien".
En France, d'autres secteurs sont visés pour leurs partenariats avec des compagnies pétrolières, à l'image des Jeux Olympiques de 2024. La compagnie pétrolière TotalEnergies avait jeté l'éponge en 2019 pour devenir un des sponsors de l'évènement, sous la pression de la maire de la capitale, Anne Hidalgo, qui ne voulait pas d'un partenaire à la mauvaise réputation environnementale.