Alors que Donald Trump a dû mettre sa campagne entre parenthèses après avoir été contaminé par le coronavirus, son adversaire Joe Biden poursuit ses déplacements sur le terrain. Ce lundi, il s'est rendu à Miami à la rencontre des électeurs latinos, dont le vote est capital pour sa victoire. Reportage.
Il était attendu depuis des mois par les représentants démocrates locaux. Ce lundi 5 octobre, Joe Biden a fait campagne à Miami en Floride, dans l'un des "swing-state" qui pourrait faire basculer le résultat de la présidentielle américaine. Le candidat n'avait pas mis les pieds en Floride depuis le 15 septembre et ce n'était que son deuxième déplacement dans cet État, qui avait donné une courte majorité à Donald Trump en 2016.
Même s'il est en tête dans les sondages, rien n'est joué pour l'ancien vice-président. Joe Biden le sait, il doit s'assurer du vote des minorités hispaniques. La Floride concentre plus de quatre millions de latinos, et 70% de la population de Miami est hispanique.
Maltraités par Trump, les Haïtiens voteront Biden
Avant d'aller dans le quartier cubain, Joe Biden, accompagné de sa femme Jill, a effectué un premier arrêt dans le quartier haïtien de Miami. Little Haïti abrite aujourd'hui des immigrés, arrivés au gré des événements politiques ou climatiques. Quelques dizaines de minutes avant l'arrivée du candidat, l'ambiance est chaude dans le quartier de Little Haïti, et pas seulement à cause des 33 degrés Celsius affichés par le thermomètre : une petite centaine d'habitants sont venus attendre le démocrate au son de la musique caribéenne.
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"On veut Joe Biden !" chantent-ils en cœur. "La crise du Covid a aggravé les inégalités et accentué la pauvreté. La communauté haïtienne est sévèrement touchée. Biden a des propositions pour la santé qui vont dans le bon sens, c'est pour cela notamment que nous le soutenons," assure Paul-Christian, dont la famille vit à Miami depuis plusieurs années. "Donald Trump nous traite comme des moins que rien. Il a abandonné les Haïtiens, renvoyé certains immigrés chez eux en pleine crise du Covid. Il a dit que nous étions de la m*rde, nous voulons être traités avec respect," confie de son côté Nadine, 58 ans.
"Maduro est un dictateur, pur et simple"
Joe Biden ne fera finalement qu'un passage éclair au centre culturel de Little Haïti. Neuf minutes de discours loin de la foule qui l'acclame, mais quelques phrases annonciatrices d'un avenir meilleur. "Je vous promets qu'il n'y aura pas d'abandon de ma part en tant que président. Je veillerai à ce que la communauté haïtienne ait la même chance que les autres de se remettre sur pied pour qu'elle réalise son incroyable potentiel."
Dans le quartier cubain, Trumpistes contre supporters de Biden
Pas de temps à perdre. Une dizaine de minutes plus tard, voilà Joe Biden dans un gymnase au cœur de Little Havana, le quartier cubain. Cette fois, le candidat prononce un discours d'une vingtaine de minutes. Le démocrate vise juste en s'en prenant à la politique étrangère de Donald Trump. "L'approche de l'administration actuelle ne fonctionne pas. Cuba n'est pas plus proche de la démocratie qu'il y a quatre ans," lance-t-il. "Il y a plus de prisonniers politiques. La police secrète est plus brutale que jamais. La Russie est à nouveau présente à Cuba et à La Havane." Le président vénézuélien est lui aussi visé. "Maduro, que j'ai rencontré, est un dictateur, pur et simple." Une façon pour Biden de contrecarrer le discours de Trump qui le présente comme un méchant socialiste.
Effacer l'image du "méchant socialiste"
À l'extérieur du gymnase, une Trumpiste est venue faire savoir son mécontentement. Cette Cubaine tient une pancarte "democrats = socialism". "Si certains cubains veulent vivre le socialisme, qu'ils retournent à Cuba. Moi je ne veux pas de ça ici. Biden veut modifier le système de santé et le rendre accessible à tous. J'ai une bonne assurance que je paie grâce à mon travail. Ce n'est pas au gouvernement d'assurer cela. Chacun doit se débrouiller," affirme-t-elle.
Très rapidement, le ton monte avec les quelques supporters de Biden présents dans la rue. "Cette dame raconte n'importe quoi. Joe Biden veut plus d'égalité. Il veut aider le peuple cubain, continuer l'action menée sous l'ère Obama et c'est pour cela que nous devons être derrière lui," soutient Dominique, 58 ans. Si Joe Biden semble pouvoir compter sur les voix des Haïtiens, il devra être plus convaincant avec les Cubains arrivés dans le pays pour fuir le Castrisme.
La nouvelle génération peut changer la donne
Cette ancienne génération a tendance à voter en faveur des Républicains, mais cette année, les plus jeunes pourraient modifier le rapport de force. "J'ai 22 ans et je suis une ancienne républicaine," explique Daniela. "Je vais voter Harris et Biden parce que notre pays vit un moment critique à cause du Covid. Des gens sont morts, d'autres ont perdu leur emploi. Le peuple a souffert ces dernières années. Les habitants du Vénézuela, du Nicaragua ont souffert et Trump n'a rien fait ! Joe Biden a sorti ce pays de la crise en 2009, il a géré des épidémies, c'est un grand leader. C'est lui qu'il nous faut."
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Après ces moments d'échange, Joe Biden a rejoint le plateau de NBC News pour répondre aux questions des habitants de Floride en direct pendant une heure. Un peu plus tôt dans la soirée, sa femme Jill a donné un meeting au nord de Miami. Une journée chargée, sans fausse note, qui aura peut-être permis à l'ancien vice-président de se rapprocher un peu plus du Bureau ovale.