À Radio France, moins de fréquences et autant de tensions
L'abandon des ondes moyennes et longues permettra d'économiser 13 millions d'euros, mais pour la direction, c'est l'effort sur la masse salariale qui relancera la machine, avec 19 millions d'économies d'ici 2019. Le ministère de la Culture demande à voir.
Les ondes moyennes ? Ce sera terminé à la fin de l'année. Idem fin 2016 pour les ondes longues. Deux abandons historiques pour le groupe, même si les deux systèmes de diffusion étaient devenus un peu superflus depuis longtemps.
Mais si l'on a parlé fréquences, on a surtout ressenti les tensions. Direction et syndicats se sont à nouveau opposés sur le projet de plan de départs volontaires que Mathieu Gallet a présenté, déjà l'une des cibles d'une grève historiquement longue en début d'année.
Au programme : environ 350 départs volontaires (sur un total de 4 400 emplois dans l'ensemble du groupe) , présentés par la direction comme la conséquence directe des exigences de l'État, qui souhaiterait voir Radio France revenir à l'équilibre en 2017.
Le plan social ? Pas un passage obligé, même pour la ministre
De leur côté, les syndicats ont insisté sur la possibilité d'un scénario alternatif au plan de départs volontaires : un scénario qui serait basé sur le non-remplacement partiel des départs en retraite et un retour à l'équilibre en 2018.
Parmi les autres pistes d'économies : la révision du mode de diffusion de Mouv si l'objectif d'audience (1% mi-2016) n'est pas atteint, une réduction des abonnements à la presse (pour passer de plus en plus vers des abonnements numériques), des frais de transport et une utilisation réduite des CDD et des piges .
Contacté par l'AFP, le ministère de la Culture assure ne pas avoir réclamé un tel plan de départs, et estime qu'un "plan de départs volontaires de cette ampleur implique un travail minutieux service par service, qui n'a pas encore été fourni"
Dans sa lettre de cadrage à Mathieu Gallet le 3 avril, Fleur Pellerin avait souhaité un retour à l'équilibre à horizon 2017. C'est un horizon, pas un tabou, et le ministère sera à l'écoute de la proposition de Mathieu Gallet.S'il y a des propositions alternatives, cela peut tout à fait être étudié.
ILe ministère rappelle également que la ministre Fleur Pellerin a toujours souhaité que "l'emploi ne soit pas la seule variable d'ajustement".