A touch of Sin
de Jia Zhang-Keavec Jiang Wu, Wang Baoqiang, Zhao tao et Luo LanshanDahai, mineur exaspéré par la corruption des dirigeants de son village, décide de passer à l’action. San’er, un travailleur migrant, découvre les infinies possibilités offertes par son arme à feu. Xiaoyu, hôtesse d’accueil dans un sauna, est poussée à bout par le harcèlement d’un riche client. Xiaohui passe d’un travail à un autre dans des conditions de plus en plus dégradantes.Quatre personnages, quatre provinces, un seul et même reflet de la Chine contemporaine : celui d’une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence.
A Touch of Sin a remporté le prix du scénario au festival de Cannes 2013.
Pour son dixième film, Jia Zhang-Ke a privilégié une série de portraits de la violence plutôt que l’histoire d’un seul protagoniste. Afin d’illustrer la Chine moderne comme il la comprend, il est parti de quatre faits divers incroyablement violents et il en a fait une oeuvre de fiction. Avant d’écrire le scénario, le réalisateur s'est rendu sur les lieux des incidents. "Je voulais voir où ils s’étaient déroulés et réunir des informations. J’ai aussi interrogé des gens. Ce sont des histoires particulièrement dramatiques. Pour les adapter à l’écran, je me suis appuyé sur la littérature chinoise. La tradition du roman historique consiste à partir d’un fait et à construire des personnages et une histoire autour."
Les quatre histoires se passent dans différentes régions de la Chine et les comédiens s'expriment dans les dialectes de ces régions. Certains personnages partent à la recherche d’un travail très loin de leur ville d’origine. "Le fait que ces quatre histoires couvrent une si grande partie du territoire me rappelle indirectement les peintures de paysage traditionnelles. Les peintres classiques essayaient de représenter des panoramas de tout le pays. Je partage cette ambition, et j’aimerais que le film soit comme une représentation générale de la Chine.En ce moment, la société chinoise est bouleversée par les mouvements de migration intérieure. Les gens quittent leur ville d’origine pour trouver du travail, à la recherche d’une vie meilleure. De nombreux jeunes originaires du centre du pays travaillent maintenant dans les usines "internationales" de Dongguan.L’afflux de population a créé de nouveaux liens sociaux. J’espère que le film montre que des gens très différents entretiennent des relations secrètes même sans se connaître."
Un Chinois à Paris
Jia Zhangke était le parrain cinéaste de la 5e édition du festival « Un état du monde… et du cinéma » au Forum des images en novembre dernier. Ce festival engagé questionne l’état du monde par le prisme du cinéma sous le regard croisé d’invités de tous les pays. A cette occasion, Jia Zangke a donné une master class.