Accusation de viol : la justice ordonne un non-lieu en faveur de Gérald Darmanin
Par La rédaction numérique de France Inter, AFP
Cette décision, susceptible d'appel, vient mettre un terme à ce dossier très sensible politiquement. La plaignante, Sophie Patterson-Spatz, accusait le locataire de Beauvau de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance, pour des faits qui se seraient produits à Paris en 2009.
Une juge d'instruction parisienne a ordonné vendredi un non-lieu en faveur du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, accusé par une femme de viol depuis 2017. L'information a été confirmée par ses avocats, Me Mathias Chichportich et Me Pierre-Olivier Sur. "Pour la quatrième fois en cinq ans, la justice affirme qu'aucun acte répréhensible ne peut être reproché à M. Gérald Darmanin. Deux décisions de classement sans suite puis deux ordonnances de non-lieu sont intervenues sous l'autorité de quatre magistrates différentes, dont deux juges d'instruction", ont-ils indiqué.
Le 12 janvier dernier, le parquet de Paris avait déjà pris des réquisitions en faveur d'une clôture du dossier, sans poursuites. Selon ses avocats, Gérald Darmanin ne s'exprimera pas : "Notre client s'est toujours astreint à ne pas commenter les décisions de justice et ne fera donc pas davantage de commentaires". Le ministre a déposé plainte pour dénonciation calomnieuse. Cette plainte "suit son cours", précisent ses conseils.
Une affaire qui remonte à 2009
Depuis sa nomination à l'été 2020, et encore lors de sa reconduction récente, la présence de M. Darmanin au gouvernement a été la cible de nombreuses critiques, notamment dans les rangs féministes.
L'histoire a débuté en 2009, au siège de l'UMP, ancêtre de LR. La plaignante s'était adressée à l'élu, alors chargé de mission au service des affaires juridiques du parti, pour obtenir un soutien alors qu'elle voulait faire réviser une condamnation de 2004 pour chantage et appels malveillants à l'égard d'un ex-compagnon. Selon elle, M. Darmanin lui aurait fait miroiter son appui, via une lettre qu'il s'engageait à rédiger auprès de la Chancellerie, en lui demandant en échange une relation sexuelle.
Selon son récit devant les enquêteurs, Sophie Patterson-Spatz n'avait aucune envie de cette relation sexuelle, aurait "paniqué", mais se serait sentie contrainte de "passer à la casserole", n'ayant "pas le choix". Quelques années plus tard, la plaignante a fini par analyser ces faits comme un viol et déposé plainte en juin 2017. Aux enquêteurs, M. Darmanin a confirmé en 2018 avoir eu une relation sexuelle avec la plaignante mais sans aucune contrepartie, il évoque une relation consentie.
L'enquête a suivi de longs démêlés procéduraux avant la reprise du dossier à l'été 2020 par une juge d'instruction. Ni la plaignante ni son avocat, Me Yann Le Bras, n'ont réagi dans l'immédiat. L'affaire est désormais considérée comme close, mais la plaignante garde la possibilité de faire appel de cette décision.