
A ce jour, aucune famille de victimes n’a porté plainte contre le docteur Bonnemaison. Seul un couple a choisi de se porter partie civile, essentiellement selon eux dans le but “d’avoir accès au dossier”.
D'autres familles de victimes seront présentes au cours du procès, certaines pour témoigner en faveur du docteur Bonnemaison.
Enfin, les avocats de la défense entendent faire de ce procès un lieu de débat sur la fin de vie. Ainsi, de nombreux témoins dont certaines personnalités politiques ou médicales sont attendus à la barre.
Sept décès au coeur du procès
- Marguerite Buille : c’est son décès qui va déclencher les soupçons à l’encontre du docteur Bonnemaison. Le 4 mai 2011, Marguerite Buille est admise à l’hôpital après un accident vasculaire cérébral hémorragique. Le lendemain, une infirmière raconte l’avoir retrouvée en arrêt cardiaque, sa perfusion enlevée, vraisemblablement par une tierce personne.
- Françoise Iramuno : cette patiente de 86 ans est admise à l’unité d’hospitalisation de courte durée le 6 avril 2011. Elle est alors dans le coma, mais dans un état stable. Pourtant, le docteur Bonnemaison parie un gâteau avec un infirmier qu’elle ne sera plus là le lendemain. Effectivement, la vieille dame décède dans la soirée.
- Fernand Dhooge : il est le seul des patients qui présentait, avant sa mort, des signes de souffrance intolérables. A son sujet, Nicolas Bonnemaison a reconnu avoir utilisé de la morphine, mais pas de Norcuron car le patient était encore conscient.
- André Geffroy : cet homme de 92 ans est admis à l’hôpital de Bayonne après un accident vasculaire cérébral, le quatrième depuis 1976. Un scanner révèle une hémorragie cérébrale massive pour ce patient dans le coma. Il décède, vraisemblablement après l’intervention du docteur Bonnemaison, le 23 février 2011.
- Jacqueline Froment : le 4 juillet 2011, cette patiente était dans un état comateux, considéré comme en fin de vie, mais sans présenter pour autant de signe de mort imminente. Pourtant, une infirmière prévenue par l'alarme de sa chambre trouve le docteur Bonnemaison à son chevet. Il lui annonce alors le décès de la patiente.
- Marie Carrère : cette patiente est hospitalisée le 9 juin 2011. Elle présente alors des convulsions et un état comateux. Le 12 juin, son fils vient lui rendre visite et discute avec le docteur Bonnemaison. Peu de temps après, une infirmière constate la dégradation de son état et avertit Nicolas Bonnemaison qui lui dit de laisser faire. Marie Carrère décède peu après.
- Christiane Tymen : selon sa fille, entendue au cours de l'instruction, c'est elle-même qui a avertit le docteur Bonnemaison que l'état de sa mère se dégradait. En constatant que le pouls était très faible, le médecin avait alors retiré la perfusion et le masque à oxygène pour lui permettre de l'enlacer avant son décès, le 26 juin 2011.
"Elle n'arrivait plus à s'alimenter, c'était atroce" : écoutez le témoignage de la fille de Christiane Tymen
"Elle n'arrivait plus à s'alimenter, c'était atroce" : écoutez le témoignage de la fille de Christiane Tymen
54 sec
Deux décès écartés
- Catherine-Elisabeth Delau : le 2 août 2011, cette vieille dame de 92 ans arrive à l’hôpital de de Bayonne dans le coma. Sa belle-fille affirme avoir eu une discussion informelle dans le couloir de l’hôpital, mais sans qu’il soit question d’abréger la vie de sa belle-mère. Nicolas Bonnemaison, lui, est vu entrant dans la chambre de la patiente le lendemain, une seringue à la main. La vieille dame décède dans la foulée.
- Pierre Suhit : 88 ans, mort le 7 juillet 2011. Ancien enseignant, célibataire, sans enfant, vivait avec son frère et sa soeur dans une maison de Saint-Jean-Pied-de-Port (Pyrénées-Atlantiques). Atteint de la maladie de Parkinson, tombe lourdement et se fait hospitaliser, il sombre alors dans un semi-coma. Son pronostic vital est engagé. Il décède le lendemain à 12h05.
Pour ces deux patients décédés, le juge d'instruction a estimé que les charges pensant contre Nicolas Bonnemaison n'étaient pas suffisantes.
Les familles des victimes
- Pierre et Christine Iramuno : le fils et la belle-fille de Françoise Iramuno sont les seules personnes parties civiles à ce procès. Après avoir affirmé qu’ils voulaient ainsi simplement bénéficier d’un accès au dossier pénal, ils se sont toutefois dits choqués par l’attitude du docteur Bonnemaison et notamment le fait qu’il avait parié sur l’espérance de vie de leur proche.
"J'aurais aimé qu'on en parle" : le témoignage du couple Iramuno raconté par Corinne Audouin
"J'aurais aimé qu'on en parle" : le témoignage du couple Iramuno raconté par Corinne Audouin
1 min
- Sylvie Geffroy : la fille d’André Geffroy s’apprête à témoigner dans ce procès… en faveur du docteur Bonnemaison. Selon elle, le médecin urgentiste n’a fait qu’abréger les souffrances de son père, en fin de vie.
- Patricia Dhooge : l’épouse de Fernand Dhooge souhaite, elle aussi, témoigner en faveur de Nicolas Bonnemaison.
"Il est comme un criminel alors qu'il n'a fait que du bien " : ¨Patricia Dhooge au micro de Paul Nicolaï
"Il est comme un criminel alors qu'il n'a fait que du bien " : ¨Patricia Dhooge
2 min
Témoins au procès
- Jean Léonetti : député UMP des Alpes-maritimes, ancien médecin et auteur de la loi sur la fin de vie.
"Ce procès pourrait avoir lieu en Hollande, Belgique ou ailleurs" : Jean Léonetti au micro de Corinne Audouin
"Ce procès pourrait avoir lieu en Hollande, Belgique ou ailleurs" : Jean Léonetti
44 sec
- Bernard Kouchner : ancien secrétaire d’Etat à la Santé
- Michèle Delaunay : cancérologue et ancienne ministre aux Personnes âgées
- Jean-Claude Ameisen : médecin et président du comité consultatif national d’éthique
- Didier Sicard : auteur d’un rapport sur la fin de vie remis à François Hollande en 2012
- Frédéric Chaussoy : médecin qui avait aidé Vincent Humbert, jeune homme de 23 ans, à mourir en 2003.