Affaire Méric : cette fameuse vidéo... que personne n'a vue

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Affaire Méric : cette fameuse vidéo... que personne n'a vue

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Hommage à Clément Méric
Hommage à Clément Méric
© Max PPP - Max PPP

Rarement une vidéo que personne, hormis la police, n'a pu voir aura autant fait parler. Elle montre la bagarre entre militants d'extrême gauche et skinheads qui a coûté la vie à Clément Méric, le 5 juin dernier. Chacun en fait la preuve de sa thèse.

Mais que montre réellement ce document ? Mardi matin, RTL affirmait que la police avait récupéré une vidéo de la RATP montrant la bagarre, et qu'elle prouve que le jeune militant a donné le premier coup, avant d'être frappé au visage et de s'écrouler à terre.

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Libération réplique peu après en affirmant, selon une source policière, que la vidéo n'avait filmé que les jambes des jeunes gens.

Dernier rebondissement hier après-midi : la RATP est formelle, les images ne viennent pas de ses caméras.

Une polémique qui agace la justice

En deux jours, ces images que personne n'a vues sont devenues des éléments à charge contre l'extrême gauche, que ses opposants lui envoient à la figure, notamment sur les réseaux sociaux, sur le thème : "c'est Clément Méric qui a cherché la bagarre".Mais au-delà des polémiques et de l'instrumentalisation, cette vidéo existe-t-elle et qu'y voit-on ?Eléments de réponse avec Corinne Audouin.

P Méric et la vidéo mystère

55 sec

Pour l'instant, la seule véritable information c'est que ni les médias, ni les juges, n'ont encore vu ces images. Quant à savoir d'où elles viennent, on sait simplement que la RATP ne les a pas fournies : ses caméras ne filment pas la voie publique.

La vidéo confirme surtout ce que l'on savait déjà : oui, il y a eu bagarre générale entre deux groupes. Non, Clément Méric n'a pas été lynché au sol par les skinheads.

"C'est une non-affaire, cette vidéo", s'agace une source policière. Le juge d'instruction, lui aussi, en a assez d'en entendre parler. Pour la justice, la question principale n'est de toute façon pas "qui a porté le premier coup ?". Pour les militants, c'est une autre histoire.