Affaire(s) Balkany : une très grosse année judiciaire 2016

Alors qu’une nouvelle enquête, sur un mariage douteux, vise le maire de Levallois-Perret, retour sur les différentes affaires qui ont touché le couple Balkany en 2016.
A un rythme quasi régulier, Isabelle et Patrick Balkany ont dû, cette année encore, affronter les vents contraires de la justice, qui s’intéresse de plus en plus sérieusement au patrimoine du couple et à la gestion financière de leur ville, Levallois-Perret. Et, pour le couple, 2016 a été un cru particulièrement faste pour les mises en examen.
Janvier 2016 : mise en examen pour déclaration mensongère de patrimoine
Le début de l’année démarre en trombe : la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui avait saisi la justice en mai 2015, a obtenu gain de cause. Les déclarations de patrimoine de Patrick Balkany sont bien considérées comme ‘mensongères’, et le député-maire est mis en examen dans la foulée. La HATVP avait fait état d'"un doute sérieux quant à l'exhaustivité, l'exactitude et la sincérité de leurs déclarations de situation patrimoniale, du fait de la sous-évaluation manifeste de certains actifs et de l'omission de biens mobiliers et immobiliers". Dans les oublis de ses déclarations entre 2012 et 2014, trois montres de luxe, et la sous-évaluation, à 60%, de la valeur de sa maison de Giverny (Eure)
Février 2016 : des "anomalies" dans la gestion de Levallois-Perret
Parmi les "anomalies" relevées par un premier rapport de la chambre régionale des comptes d’Ile de France : des chauffeurs au salaire mirobolant ou des liens étranges avec la société Bigmalyon, comme cette facture de de 218 029 euros pour bénéficier de de "consultants". Et le rapport pointe, en plus, un oubli de 117 millions d’euros.
Mai 2016 : Mise en examen d’Alexandre Balkany
Le fils du couple est mis en examen le 25 mai 2016 pour blanchiment de fraude fiscale, sur l’achat du ryad à Marrakech. Les juges d'instruction lui reprochent à d'avoir aidé ses parents à dissimuler au fisc la possession de leur ryad à Marrakech. Il est soupçonné d'avoir signé deux contrats de bail fictifs en 2011 et 2014 avec une société immobilière qui a acquis la villa début 2010 pour plus de 5,8 millions d'euros.
Juin 2016 : la cour des comptes pointent les gros salaires des collaborateurs
Les suites du rapport de la chambre régionale de la cour des comptes appuient cette fois sur les revenus élevés des proches collaborateurs de Patrick Balkany. L'organisme n’en finit plus d’éplucher le dossier de la gestion financière de Levallois, et se concentre ici sur les comptes de la SEMARELP, une société satellite de la commune. Son directeur, homme de confiance de Patrick Balkany, pouvait alors gagner jusqu’à 30.000 euros par mois.
Octobre 2016 (1): mise en examen pour prise illégale d'intérêts dans un projet de gratte-ciel à Levallois
L’affaire concerne les avantages qu’ un homme d'affaires saoudien, Mohamed bin Issa al-Jaber, aurait accordé au député-maire Patrick Balkany (notamment le financement d'une partie de la villa de Marrakech, alors qu'il était en négociation avec la ville pour la construction des "Tours de Levallois"), Pour ces faits, Patrick Balkany et M. al-Jaber sont déjà mis en examen pour corruption. L'opération immobilière avait finalement capoté.
Octobre 2016 (2) : suites de l’enquête sur son patrimoine aux Seychelles
Nouvelle mise en examen pour Patrick Balkany le 20 octobre 2016, pour des soupçons de dissimulation de son patrimoine au fisc, via des sociétés à l'étranger. Motif : blanchiment de corruption et de fraude fiscale, aggravée "par le caractère habituel". Les auditions de Patrick Balkany portent sur la création, fin 2013 alors qu'une enquête le visait déjà, d'une nouvelle société immatriculée aux Seychelles, abritant le fruit de la vente en 2002 d'une maison à Saint-Martin (Antilles), la villa Serena, soit environ 2 millions d'euros.
Ces mises en examen d’octobre sont liées et découlent toutes les deux de l’énorme dossier fraude fiscale et corruption présumées actuellement instruit par les juges juges Renaud van Ruymbeke et Patricia Simon, et qui pourrait lui valoir de comparaître devant un tribunal correctionnel prochainement. Dans cette enquête, les juges van Ruymbeke et Simon ont déjà fait saisir une villa à Marrakech, le produit de la vente d'une autre maison à Saint-Martin - la villa Pamplemousse - et la propriété à Giverny, des biens dont ils soupçonnent qu'ils ont été dissimulés à l'administration fiscale pendant des années.
Décembre 2016 : l’affaire du mariage douteux
Le couple est cité, le 13 décembre, dans une enquête pour abus de faiblesses, après le mariage célébré entre une employée municipale de Levallois-Perret et le propriétaire d'une parcelle convoitée par un promoteur. Le marié, sexagénaire et veuf depuis deux ans, est propriétaire d'un appartement de Levallois-Perret, qu’il refusait de vendre à un promoteur, dont la société immobilière comptait pour actionnaire un proche de la majorité municipale. En juin 2014, le discret mariage avait été organisé entre le propriétaire récalcitrant et une employée municipale, rencontrée quelque temps plus tôt. Parmi les invités de cette cérémonie expédiée, et célébrée par Patrick Balkany : six personnes dont la première adjointe et épouse du maire, Isabelle Balkany. Les témoins sont un conseiller municipal, et le mari d'une adjointe. Le jeune marié consent, dans la foulée, à vendre sa parcelle, avant qu'un divorce ne soit prononcé quelques mois plus tard. Sa famille, qui avait appris son union a posteriori, a porté plainte pour abus de faiblesse.