Afghanistan : où en est le pont aérien à une semaine de la fin programmée des évacuations ?

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Afghanistan : où en est le pont aérien à une semaine de la fin programmée des évacuations ?

La course contre la montre pour évacuer un maximum d'afghans de Kaboul se poursuit. Les talibans exigent que la date de 31 août signe la fin des opérations.
La course contre la montre pour évacuer un maximum d'afghans de Kaboul se poursuit. Les talibans exigent que la date de 31 août signe la fin des opérations.
© AFP - HAROON SABAWOON / ANADOLU AGENCY

Les évacuations de Kaboul étaient menées au pas de charge ces derniers jours. Cette montée en puissance devrait être ralentie par les exigences des talibans. Ils demandent aux Occidentaux d'arrêter d'évacuer les Afghans qualifiés. La route de l'aéroport ne sera ouverte qu'aux détenteurs d'un passeport étranger.

Au cours de ces 24 dernières heures, les États-Unis ont évacué plus de 26.000 personnes d'Afghanistan. Dans le détail : un peu plus de 4.400 citoyens américains, d'autres rares nationalités encore présentes, et plus de 21.000 Afghans. Au total depuis le 14 août dernier, 58.700 personnes ont ainsi quitte lé sol afghan dans des avions de l'armée US et de leurs alliés

Les 57 autres pays impliqués dans cette opération d'une ampleur inouïe, ont réussi à transporter près de 9.000 personnes en une journée. Ainsi, par exemple, depuis la prise de Kaboul par les fanatiques, l'armée française a conduit près de 1.500 afghans à Paris, ainsi qu'une centaine d'expatriés français. Pour le moment, huit vols français ont quitté Kaboul.

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La Grande Bretagne rapatrie entre 1.200 à 1.500 afghans par jour (pour un total de près de 6.000 ce mardi, soit à peine le tiers de l'objectif de Boris Johnson). L'Allemagne a mis à l'abri 3.000 personnes. L'Italie a exfiltré pas loin de 2.000 Afghans. La Suisse estime qu'elle a achevé son opération avec 292 citoyens (dont 11 nationaux), aujourd'hui à Berne. 

Les États-Unis ont déployé des avions supplémentaires

Ce sont évidemment les États-Unis qui ont les moyens les plus conséquents. Des avions supplémentaire ont été déployés pour compléter cette gigantesque opération d'évacuation. 

Une journaliste accréditée au Pentagone détaille les renforts : les gros porteurs C-17 et C-130 (capacité de 150 personnes chacun) décollent de Kaboul, 37 avions font tourner ce pont aérien. D'autres appareils se chargent d'intervenir sur les bases de la région pour assurer la logistique. 

Des avions ravitailleurs sont à disposition pour faire le plein, en vol, sur les vols transatlantiques. D'autres appareils, censés eux aussi ravitailler, sont détournés de leur fonction initiale et ont été reconfigurés pour transporter des civils, avec des sièges provisoires installés. 

Après un début difficile, lié à l'impréparation face à la prise de Kaboul et au chaos régnant autour de l'aéroport, les évacuations ont pris un rythme incroyablement rapide. Un avion décolle toutes les 45 minutes selon le Pentagone.

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Une logistique plus lourde que pour Saïgon en 1975

Dans une interview à ABC, le président Joe Biden a revu son objectif initial à la hausse : environ 80 000 personnes pourraient être exfiltrées. Les milliers d'américains présents en Afghanistan (entre 10 000 et 15 000 selon les sources) et entre 50 000 et 65 000 Afghans, et leur familles, ayant travaillé pour les États-Unis.

Il y a encore des milliers d'Américains coincés à Kaboul, mais aucun chiffre n'est avancé pour avoir une estimation. Certains sont reclus dans des hôtels de la ville, avec l'ordre formel de ne pas en sortir. Après plusieurs jours de flottement dans la stratégie de Washington, des forces US et des hélicoptères ont été mobilisés pour aller les chercher là où il se trouvaient.

Le président Biden a nié que des citoyens américains aient été malmenés par les talibans lors de leur tentative de rejoindre l'aéroport, il a été démenti par son propre secrétaire à la défense Lloyd Austin.

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Ce pont aérien est l'un des plus complexes de l'histoire pour l'armée américaine, tant par sa dangerosité, l'instabilité de la situation que par le nombre de personnes à évacuer.

En 1975, lors de la chute de Saïgon, les États-Unis avaient exfiltré plus de 51 000 personnes depuis le Vietnam, et 30 000 autres depuis les Philippines où certains avaient trouvé refuge dans leur fuite dans des boat-people.

Nous nous battons à la fois contre le temps et contre l'espace.

Il reste encore une semaine aux occidentaux pour mener à bien ces évacuations. La date du limite du 31 aout semble non négociable pour les talibans. Le respect de ce délai dépendra de la coopération des talibans aux opérations d'évacuation a indiqué mardi Joe Biden aux dirigeants du G7.

Dans un nouveau point presse, le porte parole des talibans a accentué sa pression sur les occidentaux, en leur demandant d'arrêter d'évacuer les afghans qualifiés au prétexte que l'Afghanistan aurait besoin d'eux. Seuls les étrangers se verront autorisés à rejoindre l'aéroport, seule porte de sortie du chaos kabouli.

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C'est une course contre la montre qui s'engage pour sauver un maximum de vies. "Nous nous battons à la fois contre le temps et contre l'espace", a assuré John Kirby le porte du Pentagone dans son point presse quotidien.