Aftersun, un film de Charlotte Wells, sortie en salles le 1er février 2023
Par Valérie Guédot
« Une quête des souvenirs, une recherche sur notre implication à chercher des réponses dans le passé qu’on ne trouvera peut-être jamais… »
Résumé : Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ?

Lors d’un entretien, Charlotte Wells, la réalisatrice, évoque Aftersun et ses personnages :
« Parfois, plus on regarde, moins on voit. Il faut alors nous reculer pour avoir une impression plus globale.
En pensant à Calum, nous avons tout de suite pensé à des fragments, comme des bribes de souvenirs. Nous sommes avec Sophie qui essaie de se souvenir de Calum.
Sophie essaie d’atteindre Calum, de le voir. Calum dégage d’abord une certaine joie et une liberté. Mais plus on se rapproche, plus on se rend compte qu’il est désespéré et confiné dans quelque chose dont il n’arrive pas à s’échapper.


Paul Mescal apporte une vulnérabilité et une ouverture à son personnage. Il a trouvé son chemin vers Calum.
C’était un réel atout d’avoir un acteur qui paraissait si solide physiquement pour incarner un parent pour Sophie, alors qu’en même temps, il y a une douceur et une vulnérabilité dans son âme. Ça fait de lui un père singulier. J’adore que ces deux aspects puissent exister dans un même personnage.
C’était l’une de mes intentions premières à l’écriture. Je n’ai pas l’impression d’avoir vu beaucoup ça sur des écrans : un bon père, jeune et ouvert.


Sophie a un pied dans l’enfance et un autre dans l’adolescence. C’était intéressant pour moi de parler d’une enfant qui allait finir, plus tard, par être en relation avec une femme et qui pourtant vivait toutes ces choses, comme son premier bisou avec un garçon.
Je voulais rester près d’elle, qu’on se sente proche de cette adolescente qui vit des choses qu’elle ne comprend pas encore.
Ce qui m’intéressait et que je pense n’avoir jamais vu au cinéma, c’était de faire le portrait d’une enfant homosexuelle en train de grandir, mais d’une manière inattendue. Les choses ne sont pas aussi linéaires qu’on les présente souvent. Je pense que la perception du film dépend beaucoup de la propre expérience du spectateur. »

►►► Distribution
Réalisation et scénario : Charlotte Wells
Avec
Paul Mescal : Calum
Frankie Corio : Sophie
Celia Rowlson-Hall : Sophie adulte