
Air France prévoit d'assurer environ 70% de ses vols intérieurs et moyen-courriers et "plus de 90%" des longs courriers, alors qu'une grève a été décidée par la compagnie.
Alors qu'une grève reconductible, qui démarrera mercredi, a été annoncée par le personnel navigant d'Air France, les vols européens et les moyens et court-courriers du réseau domestique assurés par des appareils Air France seront davantage perturbés que les long-courriers mercredi, a annoncé la compagnie aérienne lundi.
Air France a précisé dans un communiqué qu'elle mettrait "tout en oeuvre" pour assurer la plus grande partie de ses vols long-courriers, mais que quelques annulations étaient néanmoins "inévitables". La compagnie estime que plus de 90% de ses vols long-courriers pourraient être maintenus mercredi, pour certains avec une réduction du nombre des passagers, alors que 70% des vols moyen et court-courriers pourraient être assurés, avec également certains vols réduits en nombre de passagers.
Air France, filiale du groupe Air France-KLM, table à ce stade sur un taux de grévistes moyen de l'ordre de 35% pour mercredi, avec des taux d'environ 40% pour l'activité long-courrier et de 25% pour l'activité moyen-courrier. L'Unsa-PNC et le SNPNC d'Air France-KLM ont décidé vendredi de maintenir leur préavis de grève du 27 juillet au 2 août.
Au cœur des revendications des syndicats, le renouvellement de l'accord collectif des personnels navigants commerciaux (PNC) qui arrive à échéance fin octobre. La direction propose une reconduction quasi à l'identique de cet accord, mais pour une durée de 17 mois, jugée "insuffisante" par les deux syndicats. Air France espère maintenir la majorité de son programme long-courrier mais redoute des "perturbations" probablement "plus marquées sur le court et moyen-courrier". En tout, ce sont 1000 vols et plus de 140 000 voyageurs qui sont concernés directement par cette grève.
"Obstination" contre "aberration"
Les négociations débutées mi-avril avec les syndicats achoppent principalement sur la durée de l'accord d'entreprise qui fixe notamment les règles de travail, de rémunération et d'avancement. La direction propose 17 mois, expliquant que le contexte instable du transport aérien ne lui permet pas de s'engager au-delà de mars 2018. Les organisations réclament entre 3 et 5 ans, ou un accord à durée indéterminée, redoutant une nouvelle âpre négociation dans un an et demi.
"S'il est bon pour cinq ans, il est bon pour 17 mois", s'était justifié mi-juillet le DRH d'Air France, Gilles Gateau. L'intersyndicale SNPNC/Unsa dénonce en retour "une obstination d'autant plus inadmissible que l'entreprise avait accepté de s'engager en 2013 sur une durée de 3 ans et demi alors que les comptes de l'entreprise étaient au plus bas !"
Aucun couperet pour l'instant
Déclencher une grève en plein été, "risque de compromettre le redressement" de la compagnie, c'est une "véritable aberration", a déploré dimanche dans les colonnes du Parisien le PDG d'Air France, Frédéric Gagey, "d'autant qu'il n'y a actuellement aucun couperet". L'entreprise cherche à "garder une certaine souplesse", reconnaît le président, mais l'accord proposé contient des "améliorations", selon lui : "des droits de congés ou des rémunérations consécutifs à des modifications de programme ont ainsi été revus à la hausse", dit-il. Ce ne sont que des "mesurettes, sans aucune annonce concrète ni garanties", avait dénoncé plus tôt Sophie Gorins du SNPNC-FO.
L'Unac, qui s'est dissociée de la grève de mercredi, relève les "avancées" obtenues dans la négociation, "loin d'être négligeables" selon sa présidente Flore Arrighi, jointe par l'AFP. Mais le texte comporte encore "beaucoup d'imprécisions", nuance-t-elle. Fin 2015, la compagnie tricolore recensait près de 13.600 personnels commerciaux parmi ses quelque 50.000 salariés.