Alstom : la longue histoire d'une crise annoncée

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Alstom : la longue histoire d'une crise annoncée

« Il est hors de question que le site de Belfort ferme » a assuré Manuel Valls.
« Il est hors de question que le site de Belfort ferme » a assuré Manuel Valls.
© Maxppp - PHOTOPQR/PRESSE OCEAN

Le site de Belfort cristallise des tensions qui découlent d’une relation historique et ancienne, entre l’État et le fabricant matériel ferroviaire.

Symbole d’un bras de fer entre les autorités publiques et les grands groupes, le site de Belfort cristallise aussi des tensions qui découlent d’une relation historique et ancienne entre l’Etat et le fabricant de train.

Le chef de l’État et le gouvernement disent se mobiliser afin de maintenir ouvert le site de Belfort. "Il est hors de question que le site de Belfort ferme", a assuré Manuel Valls. Le Premier ministre comme le président de la République ont promis aux salariés de la ville qu'ils garderaient leurs emplois. L'État est actionnaire à 20% des voix au sein d'Alstom grâce à des actions prêtées par le groupe Bouygues depuis 2014. Le gouvernement explique depuis plusieurs jours ne pas avoir été mis au courant de la décision d’arrêter la production ferroviaire sur son site de Belfort, à l’horizon 2018.

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En pleine période préélectorale, ce nouveau dossier fait l’effet d’une bombe. Nous avons "alerté les pouvoirs publics depuis plusieurs mois", a au contraire affirmé le patron d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, dans un message aux salariés dont France Inter a obtenu une copie. Le seul moyen d’action véritable de l’État, ce sont les commandes. Mais il faut pour cela que l’usine reste compétitive. Elle est en concurrence avec celle de Reichshoffen, dans le Bas-Rhin, lieu où la direction du groupe souhaite transférer sa production de locomotives.

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En juin 2014, l’État était intervenu lors de la scission Alstom et de la fermeture des hauts-fourneaux d'Arcelor Mittal à Florange (avril 2013). Le gouvernement a-t-il les moyens de sauver le site belfortain ? "Nous devons apporter des commandes", a exigé François Hollande. Le secrétaire d'État aux Transports, Alain Vidalies, a de son côté lancé cinq pistes.

La première est une commande de TGV pour la ligne Paris-Turin-Milan. Pour le moment, les négociations entre Alstom et la SNCF pour six rames, soit l’équivalent de douze locomotives, ont très vite buté sur la question du prix. La négociation aurait malgré tout repris, selon le ministre, qui souligne que le contrat garantirait "au moins dix mois" de travail supplémentaire à Belfort.

D'autres marchés doivent être attribués. La RATP va notamment acheter douze locomotives pour effectuer des travaux sur son réseau. Le ministre estime que cela représenterait "au moins trois-quatre mois" de charge pour Belfort. Alstom est aussi en lice pour la fabrication du RER "nouvelle génération" en Île-de-France, le train du Grand Paris. Le gouvernement va acheter trente nouvelles rames Intercités et lancer un appel d'offres pour une trentaine de trains supplémentaires.