C'est un virage dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer : comme les médicaments utilisés contre cette pathologie qui dégrade les facultés cognitives ne parviennent pas à soigner les malades, les médecins vont essayer de les utiliser à titre préventif.
L'Institut de la mémoire et de la maladie d'Alzheimer (IM2A) de l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, très en pointe dans le domaine de la recherche, met en place une cohorte, composée de volontaires qui seront suivis pendant des années. Avec un espoir : que des traitements préventifs permettent à certaines personnes à risque d'éviter la survenue de cette maladie, qui touche aujourd'hui 900 000 personnes en France.
Des volontaires sont donc recherchés, âgés de plus de 60 ans, qui se plaignent de troubles de la mémoire. Ils seront suivis de près pendant plusieurs années : ils bénéficieront d'examens sanguins et d'IRM avec, pour certains, une prise de médicaments en préventive. Pour les responsables de l'IM2A, c'est un vrai un projet thérapeutique innovant.
Faire avec Alzheimer comme avec les maladies cardio-vasculaires
Les médecins pensent que c'est parce que les traitements anti-Alzheimer sont pris trop tard qu'ils ne soignent pas les symptômes chez des patients, trop avancés dans la maladie. D'où l'idée de les donner en amont, un peu comme en cardiologie on prescrit des statines, ou des médicaments anticholestérol à des patients à risque cardiovasculaire.
Le Pr Bruno Dubois neurologue, responsable de l'IM2A, explique : "Toutes les personnes qui seront suivies ont [manifesté] une inquiétude, mais [elles] ne développeront pas la maladie, bien sûr. Certains seront à risque et pourront bénéficier d'une prévention qui retardera, voir empêchera la survenue de la maladie."
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