Amnesty dénonce les dérives de l’état d’urgence en France

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Amnesty dénonce les dérives de l’état d’urgence en France

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De nombreuses manifestations ont eu lieu contre l'état d'urgence comme ici à Nantes.
De nombreuses manifestations ont eu lieu contre l'état d'urgence comme ici à Nantes.
© MaxPPP

Amnesty international dénonce les conséquences de l’état d’urgence en France. Dans son rapport annuel, L’ONG dresse le bilan de l’année 2015 dans le monde, mais veut, cette année, attirer l’attention sur la situation en France. Avec une montée des discours nationalistes et xénophobes, notamment liée à la crise des migrants, mais aussi des dérives sécuritaires

Trop d’irrégularités, d’approximations, et de discrimination notamment, dans les 350 assignations à résidence.

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Note blanche des services de renseignements

A Bobigny, un restaurateur hallal est assigné à résidence, parce qu’une note blanche des services de renseignements l’accuse d’avoir utilisé son fast-food pour organiser des complots djihadistes et d’être allé en pèlerinage à la Mecque, en Arabie saoudite.

" J’attends que ça passe "

Sur le bord de l’évier, il pose une tasse de café et allume une cigarette, presque machinalement.

"J’attends que ça passe ", dit-il. Cela fait 99 jours que Tahar n’a pas quitté Bobigny, depuis son assignation à résidence et les deux descentes de police dans son restaurant."Devant les clients, ils nous braquent façon terrorisme, avec 34 policiers, mains en l’air tout le monde. Des petits de 14 ans, ils ont fouillé leurs sacs, aucune réquisition, rien, on aurait dit les rafles dans les films, vous savez !"

Rapidement, la réalité dépasse la fiction. Tahar tente de se défendre. Il explique qu’il est musulman, mais pas radical. Il récolte des témoignages des attestations du maire de Bobigny, d’élus ou de responsables associatifs qui le connaissent depuis 20 ans, et dépose deux recours devant le Conseil d’état, sans succès. Le représentant du ministère de l’Intérieur invoque une note des services de renseignement.

C’est juste une note blanche, quelqu’un qu’a écrit sur un bout de papier que j’essaierai d’instaurer la charia, que je faisais du prosélytisme religieux, que je prônais la mort en martyr, tout ça en même temps, c’est un peu gros quand même ?... », s’étonne-t-il.

Vendredi, Tahar saura si son assignation à résidence est levée ou prolongée de trois mois. Quelques soit le résultat, il veut demander des comptes à l’Etat français.

►►►Le rapport annuel d'Amnesty ICI

Le reportage d'Antoine Giniaux :

Le reportage d'Antoine Giniaux :

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