Après 10 ans de recherches, le code génétique du blé vient d'être "craqué"

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Après 10 ans de recherches, le code génétique du blé vient d'être "craqué"

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Le génome du blé tendre - celui qui sert à faire du pain – est si complexe qu'il a nécessité 10 ans de recherches pour en venir à bout.
Le génome du blé tendre - celui qui sert à faire du pain – est si complexe qu'il a nécessité 10 ans de recherches pour en venir à bout.
© Radio France - Philippe Renaud

Ce vendredi, dans la revue Science, la séquence des 21 chromosomes de la plante est publiée. C’est un consortium de 220 scientifiques qui a réussi à faire "parler" le génome du blé, la céréale la plus cultivée au monde et la nourriture de base de 30% de la population mondiale.

Cinq fois plus gros que le génome humain, 40 fois plus gros que celui du riz, composé de 107 000 gènes, le génome du blé tendre – celui qui sert à faire du pain – est si complexe qu'il a nécessité 10 ans de recherches pour en venir à bout. 

Désormais le séquençage est décodé, c’est-à-dire qu'il est présenté sous une forme facilement lisible. Etienne Paux directeur de recherche à l'INRA a participé à ce travail : "En termes de séquençage, on se retrouvepour vous donner une imageavec un puzzle dans lequel 85 % des pièces sont très similaires les unes aux autres. Il est donc très difficile de savoir à quel endroit il faut mettre quelle pièce". Achever le puzzle cela signifie rechercher la fonction de chaque gène. Ces informations, hébergées sur une plateforme de l'institut français, sont désormais à disposition de tous les scientifiques. 

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Une découverte qui va accélérer la sélection de variétés qui résistent aux maladies ou au changement climatique

Ce travail, outre qu'il fait progresser la connaissance sur une plante majeure, intéresse aussi le monde économique : le blé a une forte valeur commerciale. 

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Cela va notamment servir à accélérer la sélection de variétés intéressantes et en mesure, par exemple, de répondre aux besoins de l'humanité. Selon les projections, il faut augmenter les rendements de 1,7% par an pour y répondre. "Les 'sélectionneurs' sont intéressés par cette information explique Etienne Paux, puisque identifier un gène qui a un intérêt agronomique comme par exemple une résistance à une maladie, ou une tolérance à la sécheresse, permettra de créer plus facilement des variétés, non plus en 10 ans, comme c'est le cas à l'heure actuelle, mais peut-être en six ou sept ans."

Suivant ses besoins, suivant son climat chaque pays pourra adapter à son climat ses variétés. La France est le 5e producteur mondial de blé grâce à de forts rendements.