L'ONG réclame la liste détaillées des pièces suspectes fabriquées dans l'usine Areva du Creusot, et l'arrêt immédiat des centrales concernées dans une douzaine de pays.
L'alerte est partie de l'EPR de Flamanville, dans la Manche. Après la découverte, en 2014, d'un défaut dans la composition de la cuve du réacteur, fabriquée au Creusot, Areva lance un audit qui révèle, en avril dernier, des "anomalies" dans son usine.
D'après l'Autorité de sûreté nucléaire, cela concerne 400 pièces sur les 10 000 produites depuis 1965. Les dossiers de fabrication sont inexacts et présentent des "incohérences, des modifications ou des omissions" sur la composition des pièces.
Pour Greenpeace, " des valeurs non conformes aux exigences réglementaires de sûreté ont pu être masquées". Face au silence d'Areva, qui avait pourtant promis des précisions avant la fin du mois de mai, l'ONG réclame donc la liste détaillée des pièces, des documents suspects, et l'arrêt des centrales équipées des pièces, jusqu'à ce que les doutes soient levés par un contrôle "indépendant et transparent."
Les explications de Cyril Cormier, chargé de campagne Energie à Greenpeace :
Cyril Cormier, chargé de campagne Energie à Greenpeace
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Le danger potentiel touche le monde entier, affirme Greenpeace. En France, "une soixantaine de pièces seraient actuellement en service dans 19 des réacteurs en fonctionnement". Des pièces également présentes dans au moins six autres pays européens (Royaume-Uni, Suisse, Suède, Belgique, Espagne, Slovénie), ainsi qu'aux Etats-Unis, Brésil, Chine, Corée du Sud et Afrique du Sud.
En début de semaine, EDF, qui a mené des contrôles sur son parc nucléaire, affirmait que les pièces du Creusot ne remettent pas en cause la sûreté de ses réacteurs.