Exclu - Découvrez la bande-annonce de "Toute la beauté et le sang versé", Lion d'Or à Venise

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Exclu - Découvrez la bande-annonce de "Toute la beauté et le sang versé", Lion d'Or à Venise

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Auto-portrait
Auto-portrait
- Courtesy of Nan Goldin

Avec ce documentaire, Laura Poitras nous plonge au cœur des combats artistiques et politiques de la photographe Nan Goldin. Salué au festival de Venise, le film est également en lice pour les Oscars.

Nan Goldin a révolutionné l’art de la photographie et réinventé la notion du genre et les définitions de la normalité. Immense artiste, c'est aussi une activiste infatigable, qui, depuis des années, se bat contre la famille Sackler, responsable de la crise des opiacés aux États-Unis et dans le monde.

Ce nouveau combat, elle l'entame en 2017. Après avoir elle-même survécu au calvaire de l’addiction aux opiacés, elle décide d’utiliser sa notoriété dans le monde de l’art pour tenir tête à ces puissants qui profitent de la souffrance humaine.

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En compagnie de quelques autres artistes et militants, Nan Goldin fonde le collectif P.A.I.N. (Prescription Addiction Intervention Now), qui prône la réduction des risques sanitaires et la prévention des overdoses. P.A.I.N. s’attaque à la famille Sackler, qui a tiré des profits considérables de la crise des opiacés qui a déjà causé la mort d’un demi-million d’Américains.

Célèbre pour ses dons généreux à des musées et autres institutions artistiques prestigieuses, la famille Sackler possède Purdue Pharma, le laboratoire pharmaceutique qui commercialise le médicament antidouleur hautement addictif OxyContin et développe un marketing outrancier pour faire s’envoler les ventes malgré les conséquences dévastatrices de l’épidémie qui en résulte.

"Je me suis focalisée sur la famille Sackler, car c’est un nom qui m’était familier. Je pensais qu’il s’agissait d’une famille de généreux mécènes qui soutenaient des artistes que j’aimais" explique Nan Goldin. "Puis j’ai compris à quel point leur argent était sale. J’ai découvert que ce sont eux qui produisaient et vendaient le médicament auquel j’étais devenue dépendante". En janvier 2018, Nan Goldin publie une tribune au vitriol dans Artforum intitulée « Growing P.A.I.N. », dans laquelle elle explique la création du groupe et la façon dont les Sackler sont parvenus grâce à un savant « artwashing » à utiliser le mécénat artistique pour redorer leur image et se dédouaner de la mort de centaines de milliers de personnes.

Manifestation devant le Musées d'art de Harvard
Manifestation devant le Musées d'art de Harvard
- Courtesy of Nan Goldin

Dès l’instant où elle s’est lancée dans l’aventure de P.A.I.N., Nan Goldin a décidé de faire un film pour documenter leurs réunions et leurs actions. En 2020, elle demande à la réalisatrice Laura Poitras (Citizenfour, Oscar du meilleur documentaire en 2015) de se joindre au projet.

Laura Poitras a tout de suite été séduite : "Dans mes films, je dresse toujours le portrait d’individus qui se battent pour une certaine idée de la justice et de la responsabilité. Nan Goldin était de ceux-là".

Durant près de deux ans, Laura Poitras rend visite à Nan Goldin à son domicile de Brooklyn, pour une série d’entretiens qui, mêlés aux diaporamas et aux photographies de l’artiste, constituent la colonne vertébrale du documentaire.

► Au cinéma le 15 mars

Nan, dans la salle de bain avec sa colocataire, Boston 1978
Nan, dans la salle de bain avec sa colocataire, Boston 1978
- Courtesy of Nan Goldin

Exclu : un extrait de "Toute la beauté et le sang versé"