ASCO 2018 : le grand boom de la télésurveillance en oncologie

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ASCO 2018 : le grand boom de la télésurveillance en oncologie

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De nombreuses études montrent les bénéfices en termes de survie et de qualité de vie des patients qui restent connectés à leur équipe médicale, via une application
De nombreuses études montrent les bénéfices en termes de survie et de qualité de vie des patients qui restent connectés à leur équipe médicale, via une application
© Maxppp - Frédéric Cirou

Au congrès mondial du cancer qui se tient depuis vendredi et jusqu’à mardi soir à Chicago, la e-santé prend une place de plus en plus importante.

Des dizaines de communications et d’études cliniques y sont consacrées cette année, mettant en avant les bénéfices en termes de survie et de qualité de vie des patients qui restent connectés à leur équipe médicale, via une application internet sur laquelle ils évaluent chaque jour l’évolution de leur état. 

La France n’est pas en reste. Une équipe coordonnée par l’hôpital Saint Louis à Paris est en train de mettre en place ce type d’outil pour les patientes atteintes de cancers du sein.

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Fièvre, transit, humeur, fatigue, nausées, les patientes sous traitement vont pouvoir, depuis chez elles, remplir tous les jours un questionnaire pour évaluer leurs effets secondaires. L’application pourra leur donner des conseils, elle préviendra aussi l’équipe médicale en cas de problème. Luis Teixeira est oncologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, il coordonne le projet : "De notre côté à l'hôpital, on a un logiciel qui nous permet de voir s'il y a un problème, dans ce cas-là un petit drapeau rouge apparaît en face du nom de la patiente, lorsqu'un effet secondaire est trop important."

Prévenir plutôt que guérir

Avantage de cette surveillance quotidienne pour le médecin, il va pouvoir réagir avant qu’un problème devienne grave, ce qui arrive encore trop souvent dans le suivi standard des patientes, explique le docteur Teixeira : "Parfois les patientes ne se rendent pas bien compte ou attendent avant nous appeler -parfois par peur de nous déranger- alors qu'on aurait pu résoudre le problème beaucoup plus facilement plus tôt. Lorsqu'on a des problèmes de diarrhées qui dure, par exemple, on peut se déshydrater et chez des populations pas toujours jeunes ça prend tout de suite des proportions importantes et ça nous oblige parfois à arrêter le traitement alors qu'on aurait pu prévenir le problème."

L’application va être testée ces prochains mois

Il faudra voir si les patientes se l’approprient et si elles trouvent ca efficace et rassurant. En termes de bénéfices, une étude française, présentée au congrès, et qui porte sur le suivi des patients atteint de cancers du poumon, montre une survie significativement améliorée pour ceux qu’on surveille tous les jours à distance, par rapport à ceux qui ne font que des scanners réguliers.