Attaque au pied de l'ancien siège de Charlie Hebdo : ce que l'on sait
Une attaque à l'arme blanche a eu lieu vendredi en fin de matinée près des anciens locaux de Charlie Hebdo, dans le XIe arrondissement de Paris. Deux hommes ont été interpellés, l’un d'eux est considéré comme le principal suspect. Deux personnes ont été blessés à l'arme blanche. Le parquet anti-terroriste a été saisi.
Deux personnes ont été blessées dans une attaque à l'arme blanche qui est survenue en fin de matinée vendredi dans le XIème arrondissement de Paris. Un homme s'en est pris à des passants à proximité des anciens locaux du journal satirique Charlie Hebdo, rue Nicolas Appert, devant la fresque qui rend hommage aux dessinateurs satiriques tués en janvier 2015.
Le principal suspect a été arrêté a confirmé le procureur national antiterroriste. Une deuxième personne a été interpellée. Le parquet national anti-terroriste a été saisi et une enquête de flagrance a été ouverte, pour "tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle".
Le principal suspect âgé de 18 ans
Selon les informations du service police-justice de France Inter, le principal suspect a été interpellé sur les marches de l'opéra Bastille, à quelques centaines de mètres des faits. Il a reconnu les faits auprès des policiers du XIe arrondissement qui l'ont arrêté. L'homme, né au Pakistan et âgé de 18 ans, est déjà connu des services de police pour port d'armes prohibé. Il n'a jamais été condamné et n'est pas fiché ou connu pour des faits de radicalisation. Les forces de l'ordre ont perquisitionné son domicile présumé, en région parisienne.
Le deuxième homme interpellé est né en 1987 en Algérie, et a été arrêté à la station de métro Richard Lenoir. Mais les son implication reste à prouver, les enquêteurs vérifient ses liens avec l'auteur supposé des faits. Tous les deux ont été placés en garde-à-vue.
Deux blessés, un homme et une femme
Deux personnes, un homme et une femme, ont été blessées. L'homme est blessé gravement mais n'est pas considéré en urgence absolue, selon nos informations. "Leurs jours ne sont pas en danger", a depuis confirmé Jean Castex. Les victimes travaillent à l'agence de presse Premières lignes, dont les locaux sont situés dans l'ex-immeuble de Charlie. Le journaliste de Première lignes Paul Moreira témoigne : " Un de nos collègues a été blessé. On attend de connaitre le niveau de gravité, il a été pris en charge par les secours. Une autre personne, une femme, a été attaquée. Tout s'est passé dans la rue, un type avec une sorte de couteau de boucher, qui a attaqué deux personnes devant l'immeuble et qui est parti par le métro."
La journaliste Élise Lucet a confirmé sur France 2 qu'une femme et un homme de Premières lignes, la société qui produit son émission Cash Investigation, avaient été blessés. Des employés de la société étaient entendus par la police à la mi-journée, précise-t-elle.
Établissements confinés
De nombreux établissements ont été confinés dans le secteur où a eu lieu l'attaque, aux alentours du boulevard Richard-Lenoir. Policiers et pompiers ont effectué des recherches dans les immeubles du secteur. Les mesures de précaution mises en place dans les écoles ont depuis été levées, indique la préfecture de police de Paris :
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"Dès que l’alerte a été donnée, de nombreuses forces de l’ordre se sont rendues sur place : le commissariat mais aussi des militaires stationnés dans la mairie du 11e depuis 2015, ce qui a permis de sécuriser le quartier très rapidement", a indiqué François Vauglin, le maire du 11e arrondissement sur France Inter.
Cellule de crise
Une cellule de crise a été mise en place, à laquelle le Premier ministre Jean Castex s'est rendu à la mi-journée, interrompant un déplacement à Saint-Denis : "Je suis vraiment au regret de vous quitter plus vite que je ne l'avais prévu, puisque en effet un événement grave vient de se produire à Paris, une attaque par arme blanche a été perpétrée dans le 11e arrondissement, devant l'ancien siège de Charlie Hebdo" avait-il indiqué, écourtant son déplacement.
Trois raisons ont poussé le parquet anti-terroriste à se saisir de l'enquête, a précisé le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard : la localisation, le fait que l'attaque se soit produite "au moment du procès des auteurs des attentats de janvier 2015", et enfin "la volonté manifeste de l'auteur d'attenter à la vie de deux personnes dont il ignorait tout, qui se trouvaient à ce moment-là simplement en pause cigarette."
Jean Castex sur place
"Les services de sécurité et secours auxquels je rends hommage sont intervenus très rapidement pour exercer leur travail dans ces circonstances", a déclaré sur place le Premier ministre Jean Castex, qui a parlé de circonstances qui "surviennent dans un lieu symbolique et au moment même où se tient le procès des auteurs des actes indignes contre Charlie Hebdo" : "C'est l'occasion pour le gouvernement de la République de rappeler son attachement indéfectible à la liberté de la presse, sa volonté résolue par tous les moyens de lutter contre le terrorisme et d’affirmer à la Nation notre pleine mobilisation", a-t-il affirmé.
Patrick Pelloux, urgentiste et ex-collaborateur de Charlie Hebdo, a également réagi à l'attaque sur notre antenne : "Ça ravive plein de choses et je pense à ces gens de la production Premières Lignes qui sont des journalistes de grand talent et que j'aime beaucoup, ça me rend très triste qu'ils aient été touchés."