Attentat de Conflans : comment les enseignants vont aborder ce drame avec les élèves ?
Par Sonia PrincetLe 2 novembre, jour de rentrée après les vacances de la Toussaint, l'assassinat du professeur d'histoire-géographie de Conflans-Sainte-Honorine sera dans toutes les têtes. Une minute de silence aura lieu dans tous les établissements scolaires, un moment qu'il faudra préparer.
L'assassinat de Samuel Paty a eu lieu vendredi, lorsque les élèves partaient en vacances de la Toussaint. Quelques rares établissements étaient encore ouverts samedi matin, mais le calendrier n'a pas permis de reparler de ce drame avec l'ensemble des élèves en France. Ce sera fait le lundi 2 novembre, jour de la reprise.
Les syndicats d'enseignants seront reçus jeudi par le ministre Jean-Michel Blanquer pour discuter de ce qui doit être organisé ce jour-là. Le ministre a d'ores et déjà parlé d'un cadrage national fort, ce que réclament aussi les syndicats d'enseignants et de chefs d'établissements. Il y a déjà quelques idées qui sont proposées. Un hommage sera rendu dans tous les établissements scolaires, avec une minute de silence.
Une minute de silence, qu'il faut auparavant expliquer pour qu'elle soit respectée par tous, pas comme en 2015, après l'attentat à la rédaction de Charlie Hebdo, quand une petite minorité d'élèves s'y étaient opposés.
Il faut donc préparer ce moment. Sophie Vénétitay, secrétaire générale adjointe du Snes-FSU, préconise des réunions entre professeurs, sans les élèves, dès le lundi matin, pour ensuite organiser "un moment de travail en classe, avec les élèves, sous les formes que chaque professeur choisira, car c'est celui qui connait le mieux sa classe. Certains choisiront d'échanger à bâton rompu avec les élèves", poursuit la représentante syndicale, "d'autres de travailler sur des images ou des textes..."
Sans pour autant reprendre forcément les caricatures utilisées par le professeur assassiné, selon Philippe Vincent secrétaire général du syndicat des chefs d'établissement, le Snpden : "Ça peut être un outil, mais il y en a bien d'autres, il y d'autres caricatures d'autres religions, de politiques, de personnalités etc."
Tout ne se fera pas le 2 novembre, lorsqu'on sera "sous le coup de l'émotion", explique-t-il. Il faudra continuer le travail sur la liberté d'expression, "réexpliquer les valeurs de la République", mais aussi sur les réseaux sociaux, tout au long de l'année.