Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : trois accusés dans le box des assises en février prochain

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Attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray : trois accusés dans le box des assises en février prochain

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Soldats en patrouille devant l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, en octobre 2020, lors de la visite du Premier ministre Jean Castex, venu rendre hommage aux victimes de l'attentat perpétré en 2016
Soldats en patrouille devant l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, en octobre 2020, lors de la visite du Premier ministre Jean Castex, venu rendre hommage aux victimes de l'attentat perpétré en 2016
© AFP - Thomas Coex

Au terme de quatre années d'instruction, quatre hommes sont accusés d'avoir apporté leur contribution au projet d'attentat d'Adel Kerniche et Abdel-Malik Petitjean. Ils seront jugés devant les assises spécialement composées de Paris l'hiver prochain.

Il y a tout juste cinq ans, le 26 juillet 2016, en pleine messe du matin, deux jeunes radicalisés de 19 ans s’introduisaient dans l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray près de Rouen. Ils égorgeaient le père Jacques Hamel et blessaient grièvement un des fidèles, avant d’être abattus par les forces de l’ordre quelques minutes plus tard. Une attaque qui intervenait quelques jours seulement après le meurtrier attentat de la promenade des Anglais à Nice, le 14 juillet. Au terme de quatre années d’instruction, les magistrats antiterroristes ont renvoyé quatre hommes en procès. 

Parmi eux, le propagandiste de l’Etat Islamique Rachid Kassim. Présumé mort en Syrie, il est accusé de complicité pour avoir encouragé Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean à passer à l’acte et pour avoir fait diffuser, sur les réseaux médiatiques du groupe État islamique, les enregistrements vidéo des crimes perpétrés dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray et ceux de l’allégeance des deux terroristes à l’EI. La mort de Rachid Kassim n’ayant pas été formellement prouvée à ce jour, il sera tout de même jugé par défaut lors de ce procès. 

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Trois hommes qui ont encouragé les auteurs  

En revanche, les trois autres jeunes accusés de 20, 21 et 30 ans seront présents pour répondre d’association de malfaiteurs terroriste. L’enquête n’a pas établi qu’ils avaient participé à la préparation de cet attentat, ni même qu’ils en aient eu une parfaite connaissance, mais qu’ils ont encouragé plus ou moins directement Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean à passer à l’acte. 

Dans le box des assises spécialement composées de Paris, il y aura d’abord Farid Khelil, le cousin de Petitjean. Selon l’accusation, ce jeune nancéien était fasciné par les thèses jihadistes. Début juillet 2016, il a hébergé Abdel-Malik Petitjean avant qu’il ne rejoigne Kermiche à Saint-Étienne-du-Rouvray, et aurait soutenu sans réserve son projet de commettre une action violente sur le territoire français, ce que Khelil conteste. 

Deuxième accusé dans ce procès, Yassine Sebaihia, un jeune Toulousain entré en contact avec les terroristes seulement trois jours avant l’attentat via la plateforme Telegram. Le 24 juillet, alors que Kermiche venait justement d'y lancer un appel à commettre des actions violentes, notamment "à l’aide de couteaux dans une église", Sabaihia fait le voyage jusqu’à Saint-Étienne-du-Rouvray et passe la nuit avec les deux radicalisés. Mais au petit matin, veille de l’attentat, il repart. Sebaihia prétend depuis qu’il n’avait jamais été mis au courant de leur projet de commettre des crimes dans l’église de la commune. 

Le troisième accusé qui sera dans le box des assises à l’hiver prochain, Jean-Philippe Jean-Louis, est le plus jeune, et le plus acharné aussi, estime l’accusation. Candidat malheureux au départ en Syrie à trois reprises avant cet attentat, il est une "figure prépondérante de la jihadosphère" écrivent les magistrats, un "jusqu’au-boutiste" qui a encouragé le passage à l’acte sur sa chaine Telegram "ultra radicale et violente". Il est notamment accusé d’avoir ouvert des cagnottes en ligne pour financer des attentats, dont celui de Saint-Etienne-du-Rouvray.  

Le procès de cette attaque terroriste du 26 juillet 2016 est audiencé sur quatre semaines du 14 février au 11 mars prochains, devant la cour d’assises spécialement composée de Paris.