Attentat du Drugstore Publicis : 43 ans après, Carlos jugé à Paris

Publicité

Attentat du Drugstore Publicis : 43 ans après, Carlos jugé à Paris

Par
Carlos, en 2013 au Palais de Justice de Paris
Carlos, en 2013 au Palais de Justice de Paris
© AFP - Bertrand Guay

Illich Ramirez Sanchez, dit Carlos, est jugé à partir de ce lundi par la cour d'assises spéciale de Paris, pour un attentat commis le 15 septembre 1974.

Le 15 septembre 1974, un attentat à la grenade commis en plein Paris faisait 2 morts et 34 blessés au Drugstore Publicis du boulevard Saint-Germain. Quarante-trois ans plus tard, Illich Ramirez Sanchez, dit Carlos, est jugé à partir de ce lundi par la cour d'assises spéciale de Paris.

► EN DIRECT | Suivez le procès avec notre reporter Corinne Audouin

Publicité

Entre-temps, Carlos a été condamné deux fois à la perpétuité, pour le meurtre de deux agents de la DST rue Toullier en 1975, puis pour une série d'attentats commis au début des années 80 rue Marbeuf, train Capitole, et gare Saint-Charles à Marseille.

► POUR EN SAVOIR PLUS | Carlos : de Ilich, au "Chacal", au détenu de la maison centrale de Poissy

Juger des faits 43 ans après

Quarante-trois ans après les faits, c'est donc cet attentat très ancien qui arrive devant la justice après un long débat judiciaire et plusieurs décisions contradictoires autour de la prescription des faits. La cour de cassation a finalement tranché, décidant que l'attentat n'était pas prescrit, car ces faits sont liés aux autres crimes commis par Carlos, qui eux n'étaient pas prescrits.

Mais la difficulté de juger des faits 43 après va s'imposer. Le jour de l'attentat, plusieurs témoins voient un homme jeter la grenade, mais à l'époque personne n'a encore entendu parler d'Illich Ramirez Sanchez. Il se fait connaître en 1975 avec la prise d'otages des ministres de l'OPEP.

► POUR EN SAVOIR PLUS | Hans-Joachim Klein, le repenti : "Carlos, c’était Monsieur ‘how much’, c’était un mercenaire"

Hans-Joachim Klein, le repenti : "Carlos, c’était Monsieur ‘how much’, c’était un mercenaire"

1 min

Carlos nie toute implication

Et en 1979 dans une interview pour un journal libanais, il revendique l'attentat du Drugstore. Selon ses dires, c'était à l'époque pour faire pression sur les autorités françaises, qui détenaient un membre de l'armée rouge japonaise.

Les juges ont établi que la grenade était la même retrouvée que celles retrouvées dans d'autres dossiers criminels impliquant Carlos. Mais c'est insuffisant selon son avocat : "Carlos ne reconnaît aucune implication dans cet attentat. Nous verrons que parmi les gens entendus dans les jours qui ont suivi l'attentat, aucun n'a fait le portrait de Carlos ; et puis 25 ans plus tard, en 1999, un certain nombre de personnes - les mêmes reconnaissent Carlos. Les preuves sont torturées par l'accusation", affirme Me Francis Vuillemin.

A l'audience, Carlos, aujourd'hui âgé de 67 ans, devrait comme à son habitude noyer la cour sous sa logorrhée révolutionnaire sans jamais répondre sur les faits.

► POUR SUIVRE L'AUDIENCE | Le live tweet de Corinne Audouin