Attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher : les failles du renseignement
Par Benoît Collombat

INFO FRANCE INTER - Alors qu'un projet de loi renforçant les services de renseignement doit être présenté jeudi en Conseil des ministres, retour sur les erreurs commises dans l’analyse du renseignement et la surveillance extérieure de Charlie Hebdo.
Il y a une faille, bien évidemment. Quand il y a 17 morts, c'est qu'il y a eu des failles !
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Ce sont les propres mots du Premier ministre, Manuel Valls, juste après les attentats de janvier dernier.
Alors qu'un projet de loi renforçant les services de renseignement doit être présenté jeudi en Conseil des ministres, pour donner de nouveaux droits aux services de renseignement, notamment en matière d'écoute de conversations téléphoniques et d'interception des mails dans la lutte contre le terrorisme, retour sur les failles du renseignement avant les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper cacher.
La surveillance extérieure de Charlie Hebdo
Une protection policière qui se relâche au fil du temps : plusieurs témoins ont déclaré aux enquêteurs avoir remarqué des individus suspects -comme en repérage- avant l’attaque contre le journal.
Selon nos informations, un journaliste de la société de production Première ligne, voisine de Charlie Hebdo, explique notamment avoir été frappé par une scène, deux mois avant les attentats, au moment où la protection s’allège. Le conducteur d’un véhicule s’arrête devant le bâtiment en disant :
C’est bien ici qu’on critique le prophète ?
Le journaliste relève la plaque d’immatriculation du véhicule et signale l’incident à un policier chargé de la protection rapprochée du journal, policier qui rédige un rapport dans la foulée.
Des failles dans l’analyse du renseignement concernant Amédy Coulibaly et les frères Kouachi
Coulibaly fiché comme islamiste radical par le Renseignement pénitentiaire et l'antiterrorisme, sans que le signalement ne remonte aux services de contre-espionnage. Les frères Kouachi eux se rendent au Yemen en 2011, malgré le contrôle judiciaire de Chérif Kouachi, et "endorment" la méfiance des services de renseignement français qui les placent sur écoute jusqu’à l’été 2014, sept mois avant les attentats.
