Au procès de Francis Heaulme, les psychiatres attendus à la barre

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Au procès de Francis Heaulme, les psychiatres attendus à la barre

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Portrait de Francis Heaulme lors de son procès à Metz, le 25 avril 2017
Portrait de Francis Heaulme lors de son procès à Metz, le 25 avril 2017
© AFP - Benoit PEYRUCQ

Les experts psychiatres et psychologues ouvrent la dernière semaine du procès de Francis Heaulme, avec une conviction : il n'a rien d'un malade mental.

Avant les plaidoiries et le verdict, attendu jeudi, les jurés entendront ce lundi plusieurs experts psychiatres et psychologues défiler à la barre du tribunal de Metz, afin de tenter de cerner la personnalité du tueur en série, condamné pour neuf crimes. Francis Heaulme est poursuivi pour le double meurtre de Cyril et Alexandre, 8 ans, à Montigny les Metz, en 1986, et tout au long des débats, l’homme, aujourd’hui âgé de 58 ans, est resté la plupart du temps mutique, refusant totalement de s’expliquer sur ses crimes et leur motivation. En tous cas, les experts s’accordent sur un point : atteint de graves troubles de la personnalité, ce n’est pas un malade mental.

Une mémoire "phénoménale"

Pour sa famille et les gens de son quartier, Francis Heaulme, c’était le zinzin, un gars gentil, mais mentalement retardé, dont tout le monde se moquait. Plusieurs témoins ont pourtant évoqué sa mémoire phénoménale. Des gendarmes ont décrit la précision photographique de ses croquis de scènes de crime. Un co-détenu a évoqué son talent aux échecs : Francis Heaulme est, selon lui, capable d’anticiper entre sept et dix coups d’avance.

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Qui est il vraiment ? Pour expliquer ses variations dans ses déclarations, notamment sur le double meurtre de Montigny, ses avocats soulignent ses carences intellectuelles et son caractère influençable. Les gendarmes qui l’ont interrogés sont, au contraire, persuadés qu’il joue parfois avec ses interlocuteurs, en transposant les détails de ses crimes, sans jamais rien inventer.

Comment le juger ? Les nombreux experts psychologues et psychiatres qui se sont penchés sur son cas soulignent qu’il est capable de discerner le bien du mal. Aucun n’a décelé de maladie mentale de type schizophrénie qui pourrait abolir son discernement. Tous soulignent sa dangerosité, notamment du fait de son incapacité à se remettre en question.