Au procès des attentats de janvier 2015 : les derniers mots

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Au procès des attentats de janvier 2015 : les derniers mots

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Mes Akorri, Malapert, Arnaud et Dosé ont été les derniers avocats à plaider pour la défense de leurs clients.
Mes Akorri, Malapert, Arnaud et Dosé ont été les derniers avocats à plaider pour la défense de leurs clients.
© Radio France - Matthieu Boucheron

Dernier jour des débats et derniers mots : des avocats de la défense, mais aussi des accusés eux-mêmes, comme le veut la procédure. Les onze hommes se sont exprimés une dernière fois avant que la cour ne se retire pour délibérer. Elle rendra son verdict mercredi.

Cette fois c'est terminé. Trois mois d'audience, de débats, de témoignages, de larmes, de colère. Et l'heure du délibéré. Il va durer deux jours. La cour rendra son verdict mercredi à 16 heures. Comme le veut le code de procédure pénale, les derniers mots reviennent, s'ils le souhaitent, aux accusés. Alors un à un, ces hommes se sont levés. Christophe Raumel, tout d'abord. Cet accusé qui comparaît libre, assis sur un strapontin, s'est avancé à la barre. "Est-ce que vous avez quelque chose à ajouter pour votre défense ?" interroge le président. Christophe Raumel hésite, peine à se lancer.

Il hésite. "Depuis que le procès a commencé, j'ai vu des images choquantes, des témoignages bouleversants. J_e regrette infiniment d'être dans ce dossier, j'ai vraiment honte._ Mes derniers mots c'est pour les victimes." Place à Michel Catino, assis à l'extrémité du box de droite. Le doyen des accusés, 68 ans, s'est très peu exprimé à l'audience. Pour ses derniers mots, il évoque son fils disparu brutalement. "Je compatis avec les victimes. Je voudrais dire un mot pour l'avocate générale qui a dit que je ne m'occupais pas de mes enfants. Alors que c'est faux. J'ai commis des délits, je les ai reconnus mais j'étais loin de supposer que ça allait m'amener ici." À ses côtés son acolyte et compatriote belge, Meetin Karasular : "je suis désolé de ce qui est arrivé à toutes ces personnes qui ont perdu leur vie. Je remercie le ciel, je suis pas impliqué dedans. Du fond de mon coeur, je sais bien que je peux regarder mes enfants dans les yeux, que j'ai rien à faire dans cette histoire." 

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"Miguel Martinez", invite alors le président. L'accusé déplie sa longue silhouette, près de deux mètres. "J'aimerais adresser mes derniers mots aux familles des victimes et aux victimes. Je pense à une des parties civiles en particulier, je ne dirai pas son nom ici mais j'ai eu l'occasion de pouvoir échanger quelques mots avec vous Madame. Je voudrais vous dire que vous ne vous êtes pas trompée sur moi." Puis, il poursuit, à l'égard de ses juges : "j'ai quand même eu l'impression d'avoir été entendu, d'avoir été compris. C'est l'impression que j'ai eu. Je vous cache pas que je suis inquiet, je ne vous cache pas mes peurs. C'est vous qui avez le reste de ma vie entre vos mains. Je vous ai demandé de ne pas juger le mauvais homme. Je ne suis pas terroriste. J'ai jamais été un sympathisant et j'ai jamais été informé de quoi que ce soit." Son comparse et ami, Abdelaziz Abbad se livre à son tour : "ma compassion est sincère et c'est important pour moi que vous y croyiez, vous la receviez. Je n'ai aucun lien avec les faits et j'espère que vous comprendrez que je ne peux pas passer de la compassion aux excuses. C'est difficile d'être ici assis dans les box." Et puis Willy Prévost, installé pendant ces trois mois d'audience à l'autre extrémité du box : "je voudrais avoir de la compassion pour les familles des victimes. Moi je pensais pas que tout cela ça allait arriver. J'espère que vous avez écouté mon histoire." 

Les accusés (de gauche à droite) Mickaël Pastor Alwatik, Mohamed-Amine Fares, Saïd Makhlouf, Amar Ramadni et Ali Riza Polat dans le box de gauche.
Les accusés (de gauche à droite) Mickaël Pastor Alwatik, Mohamed-Amine Fares, Saïd Makhlouf, Amar Ramadni et Ali Riza Polat dans le box de gauche.
© Radio France - Matthieu Boucheron

"Pourquoi vous ne l'avez pas laissé finir ?"

Le président passe la parole au box de gauche. À commencer par celui qui se tient le plus près de la cour, Ali Riza Polat, principal accusé de ce procès et qui, ainsi qu'on l'a connu trois mois durant, est très volubile : "déjà je comprends pas, j'ai rien à voir dans cette histoire-là. J'ai pas donné une arme, j'ai pas donné une balle. On m'a reproché de me défendre mieux qu'un avocat. C'est normal, c'est ma vie. Je ne peux pas demander pardon pour des choses que je n'ai pas faites. On m'a fait des trucs fallacieux, on ment à mon encontre. Je tombe malade, dans les médias on dit que je simule. L'avocat général dit 'ou on vous aime, ou on vous aime pas'. Mais quand vous mettez votre robe, on vous demande pas d'aimer ou pas, on vous demande de juger les faits." Ali Riza Polat est fidèle à lui-même, il s'exprime fort, grands gestes à l'appui : "vous voulez que je vous dise quoi ? Que j'ai vendu des armes alors que c'est faux ? Mais ces armes-là, si je les avais eues, je les aurais gardées pour moi. Je l'ai dit. On ne va pas refaire le procès, je ne vais pas recommencer à redéballer. J'ai plein de trucs à dire. Je ne comprends pas. Il y a des plaidoiries de la partie civile que j'ai beaucoup aimées. Mais on me demande complicité de types que j'ai jamais vus !" Ali Riza Polat est intarissable, reprend moults éléments du dossier. Le président intervient : "ce sont les derniers mots, hein..." Alors il poursuit encore un peu, mais son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre, lui fait signe d'abréger. Alors il conclut : "je ne peux pas demander pardon pour une chose que je n'ai pas faite." L'incident a agacé Amar Ramdani, assis juste à côté de lui. Après avoir remercié les avocates Marie Dosé et Safya Akorri pour leurs plaidoiries du jour, il déclare : "je vais faire quelque chose que je ne devrais pas faire." Il s'adresse à Me Coutant-Peyre : "pourquoi vous ne l'avez pas laissé finir ?" "Parce que sinon, il allait parler deux heures", lui répond celle-ci. "Perpétuité", rétorque Amar Ramdani, en référence à la peine requise à l'encontre de son coaccusé. Puis il s'apprête à prendre la parole. Hésite longuement. Puis se rassied avec un geste de la main : "c'est bon....

Alors vient le tour de son cousin et voisin de box, Saïd Makhlouf : "moi ça fait six ans que je suis incarcéré, six ans qu'il y a que des hypothèses. J'ai confiance en la justice française. Mais j'ai peur que ce soit le côté politique qui l'emporte. Et ça ça me fait vraiment vraiment peur. Il y a les droits français et j'espère que ces droits seront appliqués. Parce que comme vous le disiez : les caméras du monde entier nous regardent. Donc j'espère que nos droits seront appliqués, ici. Dans notre pays." Puis Mohamed-Amine Fares, seul accusé pour lequel le parquet a requis une requalification des faits en écartant tout caractère terroriste : "je voudrais dire toute ma tristesse et la compassion que j'ai pour les victimes. Après, je voudrais dire que je suis innocent. Je n'ai jamais vendu une seule arme." Et enfin, Mickaël Pastor Alwatik : "avant tout j'espère que les familles des victimes vous trouverez le repos, déjà ça. J'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Pourtant j'ai fait des conneries. Mais je n'ai jamais eu aussi peur. Et en même temps je me dis : 'il faut leur faire confiance'. Il faut me croire quand je dis que je n'ai rien à voir avec ça. Je n'ai vraiment rien à voir avec ça !"

Les accusés (de gauche à droite) Christophe Raumel, seul à comparaître libre et Michel Catino, Meetin Karasular, Miguel Martinez, Abdelaziz Abbad et Willy Prévost dans le box de droite
Les accusés (de gauche à droite) Christophe Raumel, seul à comparaître libre et Michel Catino, Meetin Karasular, Miguel Martinez, Abdelaziz Abbad et Willy Prévost dans le box de droite
© Radio France - Matthieu Boucheron

"On nous a pris notre insouciance"

Avant les derniers mots des accusés, nous avions eu les dernières plaidoiries de la défense. Me Safya Akorri pour Mohamed-Amine Fares : "je suis inquiète de ce que nous sommes devenus. En quelques années, petit bout par petit bout, on nous a pris énormément. Ça a commencé par le plus visible et le plus violent : la chair, la vie de nos concitoyens. Ceux qui ne sont plus parmi nous et aussi ceux qui ne seront plus tout à fait les mêmes. Mais ensuite, ça a continué, ça s'est fait par des lois et des débats nationaux. Et petit bout par petit bout, on nous a pris notre insouciance. Nous sommes un pays endeuillé, qui souffre. Et dans cette souffrance-là, on se perd, on s'oublie." Et puis, l’avocate franco-marocaine poursuit en arabe. Et déclare : “pardonnez-moi de parler en langue arabe avant que les djihadistes ne la volent aussi. Cette langue, quand elle s'est invitée à cette audience, elle nous a glacés." Car lorsqu’on a entendu de l’arabe résonner dans la salle d’audience, c’était de la bouche d’Amedy Coulibaly dans sa vidéo de revendication des attentats de Montrouge et de l’Hyper Cacher. 

Puis il y a la question de la place des accusés, cette place si difficile a priori : "vous n'avez entendu personne en défense interroger les victimes. Parce que tous ici, devant les box, nous avons été tétanisés. En revanche, vous aurez entendu des avocats de parties civiles se lever et critiquer la parole des accusés. Indécente nous a-t-on dit. L'accusé doit baisser la tête, prendre les coups. Il doit accepter des lectures biaisées du dossier. Parce qu'elle vient de gens lettrés. Regardez-les dans les boxes, dans les cages en verre. Il y a plus de policiers cagoulés que d'accusés. Monstre coupable ou innocent malheureux, je ne souhaite à personne de subir seul ces regards accablants."

Quand à son client, Mohamed-Amine Fares, “c'est le dernier homme, celui qui arrive le plus tard dans le dossier. Celui pour qui l'instruction a duré 9 mois, moins que le délai légal d'un dossier correctionnel. C'est celui qu'une lettre anonyme dénonce dont on a jamais cherché à savoir d'où elle venait". C'est celui qui n'a jamais rencontré Coulibaly. C'est celui dont on essaie de vous démontrer la culpabilité sans élément matériel. En disant : 'regardez-le sourire sous son masque, s'il sourit c'est qu'il se moque de vous.' En somme il a une tête de coupable." Une tête de coupable mais un homme innocent, plaide Me Safya Akorri. "Vous allez l'acquitter. Parce que monsieur Fares c'est pas juste une figure à l'intérieur d'un box. C'est un être humain, certes avec une tête de menteur, qui rigole sous son masque. Il est dérangeant parce qu'il n'est pas dans les critères qu'on a l'habitude d'avoir. Je mets beaucoup d'attentes en vous. J'ai la naïveté de croire que notre justice est la plus belle des justices parce qu'elle est tangible. Elle a ses défauts, elle est comme nous, mais elle cherche à être la meilleure d'elle-même.

Et puis, le tout dernier accusé dont les avocats vont porter la cause c’est Mickaël Pastor Alwatik. Ils sont trois à la défendre : Me Delphine Malapert, son avocate historique, celle qu’il a appelée lorsqu’il a été placé en garde à vue dans ce dossier, Me Guillaume Arnaud et Me Marie Dosé à qui revient la délicate tâche de clore la parole de la défense. 

"Amedy Coulibaly était déjà programmé pour tuer"

Comme leurs confrères avant eux, ils tentent de déconstruire “brique par brique” l’accusation portée contre Mickaël Pastor Alwatik, à commencer par son “socle” : les faits matériels. “On a reproché à monsieur Pastor d'être dans l'intimité d'Amedy Coulibaly, plaide Me Delphine Malapert, mais Mickaël Pastor n'a jamais pénétré dans l'appartement d'Amedy Coulibaly. Il n'a pas pu voir les sombres drapeaux de Daech, les livres sur la mécréance des gouverneurs. Moi, je ne veux pas agrandir le box, je veux qu'il y ait les bonnes personnes dedans, ceux qui invoquent Allah et refusent de parler à la cour, ceux qui sont passés entre les mailles du filet." Parmi les éléments à charge : l’ADN de Mickaël Pastor Alwatik retrouvé sur deux des armes d’Amedy Coulibaly. "Il vous l'a dit : quand il voit les armes, il n'a plus envie de fréquenter Coulibaly. Il n'est pas bien, il est fuyant. D'ailleurs le 6 janvier, il va falloir de nombreuses tentatives d'Amedy Coulibaly pour parvenir à joindre Mickaël Pastor. Quand il touche ces deux armes, il est sidéré. Alors oui, il n'a pas agi en bon père de famille. Il y a de quoi écrire tout un chapitre sur la responsabilité de Mickaël Pastor sur le plan civil, la responsabilité morale. Mais aucun acte matériel n'est établi. Et le socle des éléments matériels ne peut absolument pas être caractérisé. Et je ne suis pas d'accord lorsque madame l'avocate générale dit que sans les accusés, rien n'aurait été possible. C'est faux. Amedy Coulibaly était déjà programmé pour tuer." 

Son confrère, Me Guillaume Arnaud, prend la suite pour déconstruire l’image d’un Mickaël Pastor Alwatik radicalisé, dangereux, dépeinte par les avocats généraux dans leur réquisitoire.  “Aucune attitude ne sera jamais là bonne. Il rit pendant les projections des dessins de Charb, il ment. Il éructe à l'audience, il surjoue. Il vomit, il simule”, s'insurge Me Guillaume Arnaud à la barre. “Pour adhérer à une idéologie, il faut combattre un ennemi. Mais j'aimerais qu'on me dise qui est l'ennemi de Mickaël Pastor ? La projection de ce procès est beaucoup trop grande. Et la projection sur Mickaël Pastor elle l'est encore plus. Il n'a jamais eu la volonté de cacher son choix religieux. Par contre, ce qui devrait nous questionner, c'est qu'il a arrêté de prier quand il a été mis en examen. Il s'est dit que tout allait être à charge. Heureusement, il a repris. Et moi je trouve ça rassurant. Mais c'est pas parce qu'on croise Amedy Coulibaly qu'on tombe dans le takfirisme. Et c'est pas parce qu'on apprend des sourates qu'on tombe dans le djihadisme." Et, comme l’immense majorité de ses confrères avant lui, Me Guillaume Arnaud dénonce un réquisitoire décevant : “quand le Pnat [parquet national antiterroriste, ndlr] commence à rogner des témoignages, à les découper pour en faire des pièces du puzzle dont il a lui-même dessiné l'image, cela commence à m'inquiéter. Vraiment. L'art de la formule, les coups de pression sur la portée internationale du procès. C'est à cette hauteur qu'ont été les avocats généraux. Ils sont allés si souvent s'essuyer dans les robes de parties civiles. On attendait quelque chose du parquet. Ca a juste été navrant.“

"Des peines de malades"

Puis vient l’heure de conclure. Celle de la dernière plaidoirie. Me Marie Dosé s’avance et porte en elle des années de colère à plaider dans des dossiers de terrorisme. "Il faut qu'on s'interroge : il y a quelque chose qui ne fonctionne pas. Mes confères de parties civiles, vous êtes trop nombreux. Ca pose la question du procès équitable. Et certains trop souvent se posent en procureurs privés. Il y a un déséquilibre. Je ne dis pas ça pour rien. Je dis ça parce que vous avez raté Mickaël Pastor. J'ai ma part de responsabilité, mais vous l'avez raté. La machine à broyer était trop forte pour lui parce que le poids du préjugé était trop lourd et trop long." Me Marie Dosé poursuit, dénonce le regarde porté sur ces accusés de faits de terrorisme. "Vous voulez des réponses à vos questions en refusant de construire des ponts entre nous et eux. Comment voulez-vous que Mickaël Pastor vous explique sa relation à Coulibaly quand il entend qu'il aime sa sœur juive parce qu'il est antisémite ? Ce qui est terrible, et ce qui m'affole, c'est qu'on exige, on espère des réponses complexes à nos questions simplistes. Comment sombrer dans les bas-fonds en s'entraînant l'un l'autre.

D’un débit rapide, reprenant tour à tour des exemples extérieurs à ce dossier pour éclairer son propos, Me Dosé poursuit sa dénonciation de la justice antiterroriste. “Je ne sais pas si on est dans un procès historique mais notre présent suinte la peur et notre inertie est celle du pleutre. Certains magistrats antiterroristes ont parfaitement conscience que, je cite une de vos confrères, 'c'est des peines de malade. Mais bon ...'. Mais bon quoi ? On a peur de se tromper ? N'est-ce pas prendre le pire risque du monde que de ne plus en prendre aucun ?" Et Me Marie Dosé de reprendre les termes du réquisitoire des avocats généraux : "comment peut-on dire 'nous sommes une société résiliente qui surmontera ce combat' et demander des peines comme celles-là, des 'peines de malade' comme dit votre collègue ? Mais vous avez la bonne définition de la résilience ?" Il est encore question de la question religieuse, l’islam dont on devrait enseigner l’histoire à l’école, argumente-t-elle. "Quand les attentats de Charlie nous ont tous sidérés, on a aussi été sidérés par l'état de notre jeunesse. Une jeunesse qu'on a découvert complotiste, qui nous disait : 'oui mais quand même les dessins ...' et qu'on n'a pas vu pousser, sous nos propres toits. La place démesurée de la religion, l'islam dans les prisons. On fait semblant aussi là ou quoi ? On leur propose quoi dans les prisons ? On en parle des raisons pour lesquelles l'islam est devenu l'opium du peuple carcéral ?" Et puis, conclut-elle : “Mickaël Pastor m'a réclamé le dernier livre de Charb. Et je lui ai menti. Je lui disais : 'non, je ne suis pas repassée chez moi, je l'ai laissé au cabinet.' Parce que je me suis dit qu'il allait le lire là à l'audience. Et qu'on dirait qu'il en ferait trop. Mais c'est Mickaël Pastor que vous jugez et personne d'autres. S'il vous plait, ne le fuyez plus. Il vous reste quelques heures pour le comprendre."

Ces quelques heures, ce sont celles du délibéré. Deux jours durant lesquels les cinq magistrats professionnels, qui composent cette cour d’assises, vont se pencher sur les cas des 14 accusés qu’ils ont la charge de juger. Leur verdict est attendu mercredi, à 16 heures.