
Après la révocation de Mathieu Gallet par le CSA, c'est la PDG de RFI et de France 24 qui perd son mandat pour une erreur administrative. Deux PDG de moins, c'est embarrassant dans un contexte de réforme de l'audiovisuel public menée au pas de charge.
Il y a deux semaines Radio France perdait son PDG. Mardi France Médias Monde a perdu sa patronne, Marie Christine Saragosse, dont le mandat est annulé pour un oubli administratif, faute d'avoir déclaré son patrimoine à temps auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique.
Il faut donc renommer des dirigeants pour ces deux entreprises.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a lancé mercredi la procédure concernant le successeur de Mathieu Gallet. Les candidats ont un mois pour déposer leur dossier. Le CSA publiera ensuite les noms et les projets de ceux et celles qui seront auditionnés entre le 9 et le 13 avril. Des auditions qui seront, pour la première fois, publiques, du moins pour leur première partie.
Radio France connaîtra son nouveau PDG le 14 avril prochain.
Le calendrier est plus resserré que par le passé. Il faut dire que l'audiovisuel public se dirige vers une réforme d'ampleur que gouvernement souhaite faire adopter d'ici la fin de l'année.
Qui pour défendre les intérêts des entreprises ?
Pour Nina Desesquelle, journaliste à RFI et déléguée du Syndicat National des Journalistes, "la révocation du PDG de Radio France et la fin du mandat technique de la présidente de FMM créent la situation par laquelle le pôle radio ne sera pas représenté lors des négociations au ministère de la culture."
Même sentiment à Radio France. La nomination mi-avril du nouveau PDG ne rassure que partiellement les syndicats. Car côté gouvernement, pas question de retarder la réforme. Françoise Nyssen présentera ses pistes début avril et l'Élysée rendra ses premiers arbitrages 15 jours plus tard. Juste au moment où le nouveau PDG de la radio publique sera nommé.
Puis les Français seront consultés : sur la redevance audiovisuelle et sur ce qu'ils attendent du service public.
La ministre de la culture espère ensuite pouvoir présenter une feuille de route précise à la rentrée 2018.