Les Autrichiens vont revoter pour élire leur président, après l'invalidation de l'élection du candidat écologiste face au candidat d'extrême droite le 22 mai dernier.
Le candidat d'extrême droite Nobert Hofer a donc une deuxième chance de devenir le président autrichien alors qu'il a été battu fin mai par le candidat écologiste. La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, a donné raison vendredi au recours du parti d'extrême droite FPÖ qui contestait la régularité de l'élection présidentielle après la défaite de Norbert Hofer, 45 ans, battu par l'écologiste Alexander Van der Bellen, 72 ans. Van der Bellen, ancien patron des verts autrichiens, l'avait emporté avec 50,3% des voix.
Pas de fraude évidente, mais une désorganisation flagrante
Pourtant, ni fraude, ni manipulation n'ont été découvertes par les juges. Il s'agit plutôt d'une accumulation de négligences dans le dépouillement des urnes et des votes par correspondance. Le dépouillement de ces votes n'était autorisé qu'à partir de neuf heures le lundi 23 mai, mais certains bureaux avaient débuté plus tôt, sous la pression, selon des témoins, de devoir délivrer le plus vite possible les résultats de cette élection scrutée dans toute l'Europe. La plus haute juridiction du pays, qui a auditionné plus de 60 témoins en deux semaines d'audiences publiques, a confirmé que plusieurs dizaines de milliers de bulletins provenant du vote par correspondance avaient été dépouillés de façon irrégulière, soit en dehors des heures légales, soit par des personnes non habilitées, une pratique jusque là largement tolérée.
Une première pour l'Autriche
Première conséquence de ce scénario totalement inédit dans cette petite République de 8,7 millions d'habitants : le deuxième tour de l'élection est annulé et un nouveau vote sera organisé, sans doute à l'automne. L'écologiste Alexander Van der Bellen, qui devait prendre ses fonctions vendredi 8 juillet, ne pourra donc pas être investi comme prévu. Selon la Constitution, l'intérim à la tête de l'Etat sera assuré collégialement par la présidente et les deux vice-présidents du Conseil national, la chambre basse du parlement, parmi lesquels figure... M. Hofer.
Nouveau duel au programme
Un nouveau duel extrêmement serré s'annonce entre les deux candidats, que seules 30.863 voix séparaient le 22 mai. L'Autriche est l'un des pays d'Europe où le parti d'extrême droite est le mieux implanté électoralement. Il est allié au Front national au parlement européen de Strasbourg.
Un parti anti-UE
Même si le FPÖ n'a jamais réclamé à tout prix un référendum sur l'appartenance du pays à l'UE , il a récemment durci sa position, exigeant des réformes du fonctionnement de l'Union.