Avec 89 élus à l'Assemblée, le RN à la recherche de près de 300 collaborateurs parlementaires

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Avec 89 élus à l'Assemblée, le RN à la recherche de près de 300 collaborateurs parlementaires

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Marine Le Pen arrive à l'Assemblée nationale avec le nouveau député RN José Beaurain, ce mercredi 22 juin.
Marine Le Pen arrive à l'Assemblée nationale avec le nouveau député RN José Beaurain, ce mercredi 22 juin.
© AFP - CHRISTOPHE ARCHAMBAULT

Après son succès aux dernières élections législatives, le parti de Marine Le Pen est à la recherche de plusieurs centaines d'assistants parlementaires et conseillers techniques, pour épauler les 89 députés élus.

Le Rassemblement national va-t-il connaître une crise de croissance ? Depuis deux jours, la direction tempère. Passé l'euphorie de l'élection, c'est un chantier urgent qui s'ouvre pour le RN : celui des ressources humaines. Pour les 89 députés, ce sont quelques 300 collaborateurs qu'il faut trouver : des assistants parlementaires, dans les circonscriptions, mais aussi des conseillers techniques qui devront vite se faire aux rouages de l'Assemblée nationale.

De "nombreuses candidatures", selon le parti

Depuis trois jours, Renaud Labaye, ancien directeur de cabinet de Marine Le Pen pendant la présidentielle et futur secrétaire général du groupe à l'Assemblée, est chargé d'aider à leur recrutement. Pour ce groupe, le Rassemblement national a besoin d'une vingtaine d'assistants, en plus des collaborateurs pour chaque député (2 à 3 en moyenne). Si le parti ne s'était pas préparé à un tel besoin de main d'oeuvre, depuis ce dimanche 19 juin, les candidatures affluent selon le parti, notamment pour les collaborateurs parlementaires.

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Dix CV sont déjà arrivés sur le bureau de Franck Allisio, député de la 12e circonscription des Bouches-du-Rhône. Cinq autres, sur celui du député de la Somme Jean-Philippe Tanguy, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Ces personnes "sont intéressées pour travailler avec un groupe qui va peser", déclare-t-il. "Il y a beaucoup de gens que j’ai par exemple connu pendant mes études qui sont intéressés", poursuit-il, malgré le "risque professionnel que cela peut représenter, parce que le groupe est puissant et va avoir un rôle institutionnel important".

Trouver des profils techniques

"L'avantage du nombre , c'est qu'il crée la respectabilité" veut aussi croire une élue. Plus inquiet, un ancien cadre de la campagne présidentielle nuance : "Il va falloir du monde pour encadrer ces recrutements. Car, au-delà du copinage, on aura besoin d’investir des champs très techniques comme la défense."

Parmi les viviers où le RN recherche, l'Institut de Formation Politique, très à droite politiquement, ou la Cocarde étudiante, syndicat étudiant d'extrême-droite, fondé en 2015. Ce dernier pourrait aussi être mis à contribution pour remplir les rangs de la structure partisane du Rassemblement National. Le parti a été vidé de ses troupes au soir du second tour des législatives. "Tout le monde a été élu", dit un responsable, entre sourire et soupir.

Le directeur de la communication du RN, Alexandre Loubet a été élu en Moselle, tout comme le trésorier du parti Kevin Pfeffer. Même l'attachée de presse de Marine le Pen, Caroline Parmentier, doit quitter ses fonctions pour celles de député de la 9e circonscription du Pas-de-Calais.

Cette crise de recrutement, c'est "un problème de riche", relativise toutefois un membre du Rassemblement National. "Rappelez-vous, il y a 5 ans on n'avait même pas le droit a une salle a l'Assemblée pour se réunir."