"Avoir du goût, c'est avoir un sens de la vérité" - Le best-of de Boomerang

Ne manquez par les meilleurs moments de Boomerang cette semaine. Augustin Trapenard recevait l'astrophysicien Aurélien Barrau, l'architecte et designer India Mahdavi, l'écrivaine polonaise Olga Tokarczuk, les humoristes et comédiens du Palmashow Grégoire Ludig et David Marsais, le parfumeur Jean-Claude Ellena.
Retrouvez le mix que Pablo Cotten a préparé rien que pour vous au cas où les meilleurs moments de Boomerang cette semaine vous auraient échappés :
Le best-of de Boomerang du vendredi 11 décembre 2020
11 min
India Mahdavi
Maître dans l'art de l'architecture, de la décoration et la création d'objets, India Mahdavi est venue nous métamorphoser dans Boomerang :
"Les Iraniens se libèrent des harmonies qui sont habituellement apprises en Occident. Dans les écoles, ils n'ont pas ces critères-là et donc que ce soit en Iran ou même en Egypte, ils assemblent de façon très libre. Et, parfois, ça donne des trucs pas possibles et parfois d'une modernité incroyable. Moi, ça m'a toujours influencée. Ça m'a toujours émue de voir ces fautes de goût.
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Au travers de la couleur et des lieux que je côtoie, j'ai envie qu'ils soient joyeux. J'ai envie de transformer ces moments passés dans un endroit que je crée, j'ai envie qu'il restent mémorables et je pense que la couleur permet d'imprimer la mémoire plus facilement que s'il n'y en avait pas. Et ce qui résistera toujours, c'est la mémoire qu'on garde des lieux. La mémoire est toujours plus forte que tout le reste".
Jean-Claude Ellena
Le parfumeur vient de faire paraitre un "Atlas de Botanique parfumée". Jean-Claude Ellena est venu parfumer le studio de Boomerang :
"Il y a la mauvaise odeur pour l'homme normal que je suis et puis, les mauvaises odeurs pour le parfumeur, qui là n'existent pas. C'est-à-dire que ce qu'on dit être de "mauvaises odeurs" pour moi, ce sont des odeurs intéressantes, je me demande alors ce que je peux faire d'une mauvaise odeur, comment je peux la détourner de ce qu'elle est pour qu'elle devienne bonne ? Et là, il y a des choses à faire.
Mon enfance sentait à la fois la cuisine et les champs de jasmin auprès de ma grand-mère, j'étais dans la nature. Un contexte olfactif qui m'est cher. L'odeur de jasmin est associée au moment où je le cueillais parce que c'était un lieu de rencontres où il y avait plein de jeunes filles, des jeunes femmes de 20 ans et moi, j'étais un ado qui apercevait des jeunes femmes de 20 ans, des jeunes qui transpirent parce qu'on était en plein été. Ça transpirait fort, ça sentait la sueur. Et entre le jasmin et la sueur, c'était une combinaison absolument merveilleuse, érotique. J'étais complètement sous le charme.
On n'a jamais fini d'inventer, on n'a jamais fini d'imaginer. J'ai besoin, encore, encore et encore d'imaginer, de voir d'autres associations".
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📖 LIRE - Jean-Claude Ellena : Atlas de Botanique parfumée (Arthaud)
Grégoire Ludig et David Marsais
Les deux humoristes sont à l'affiche du tout dernier film de Quentin Dupieux. Les vedettes du Palmashow sont venues partager l'histoire de leur duo comique au micro d'Augustin Trapenard :
"J'ai l'impression qu'on a une philosophie. De se dire bon bah, tout ce qui nous arrive de pas bien ou les choses qui pourraient nous faire un peu paniquer justement, on s'en servira de toute façon et ça nous fera rire un peu plus tard".
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"Sans divulguer le film, il y a une part de nous dans ces personnages qui, face à l'échec, se disent bons, rigolons et servons-nous de cette expérience".
🎬 CINEMA - Découvrez la bande annonce de "Mandibules" de Quentin Dupieux :
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Olga Tokarczuk
Le prix Nobel de Littérature 2018 vient de faire paraitre son dernier ouvrage "Histoires bizarroïdes", un recueil de nouvelles. Olga Tokarczuk est venu nous émerveiller dans Boomerang :
"Avant tout, être tendre c'est être sensible et s'attacher aux détails, essayer de retrouver ce que nous avons mis volontairement de côté pour aussitôt, essayer de célébrer ce qui est considéré comme naïf et infantile. La tendresse c'est une approche nouvelle à la recherche d'une proximité, c'est essayer de ressentir ce qui a été écarté et mis en périphérie du monde.
La lumière, je pense que je l'ai retrouvée pendant la pandémie et pendant que je me suis installée à la campagne. Je pense que je vais y rester définitivement et je voudrais partager avec les auditeurs aussi le symbole que porte le ciel clair, et que nous avons trop oublié. Il faut lever les yeux vers le ciel qui n'est pas pollué par la lumière de la ville, par la lumière des néons, retrouver une unité cosmique dont nous faisons partie et ce que je peux souhaiter à tout le monde, c'est qu'ils retrouvent et ressentent la chaleur quand les étoiles brillent.
Je pense que nous devons surtout revenir vers une certaine matière, vers la corporalité parce que nous avons rompu le lien avec la nature, à nos corps et, pour relier nos corps il faudrait nous relier comme c'était autrefois naturel entre l'homme et l'animal.
Si nous changeons le monde et la façon de raconter le monde, nos relations auront changé et je pense que les crises actuelles auxquelles nous sommes confrontées viennent du fait que nous subissons une espèce de pression capitaliste à laquelle nous avons consentie. Nous ne sommes plus aujourd'hui capables d'inventer autre chose parce que cette oppression est devenue notre quotidien, elle a colonisé notre imaginaire".
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📖 LIRE - Olga Tokarczuk : Histoires bizarroïdes (éditions noir sur blanc)
Aurélien Barrau
L'astrophysicien, philosophe et militant écologiste vient de sortir son dernier livre "Météorites" (Michel Lafon) dans lequel il invite son lecteur à scruter les subtilités de notre langue pour penser et raconter le monde autrement. Aurélien Barrau était l'invité d'Augustin Trapenard :
"L'État global est catastrophique. Ce n'est pas une peur de l'avenir. Ce n'est pas une vision de gourou apocalyptique. C'est un constat de scientifique rationnel, factuel, sur l'effondrement de la vie sur Terre qui est déjà en cours. Sauf à être Donald Trump, plus personne n'en doute. C'est un fait avéré. Pour autant dans ce marasme, pour ne pas dire dans cet enfer, nous avons déjà transformé la Terre en enfer pour une grande partie des vivants qui s'y trouvent, pour les pays pauvres, pour les animaux, etc. Et pour autant, dans cet enfer, il y a encore de la grâce, il y a encore de l'amour, il y a encore de l'impromptu, il y a encore du fragile et donc de la beauté.
Je crois que là, c'est peut-être une strate encore supérieure d'altérité radicale parce que ce qui est intéressant, dans le rapport aux astres en général et peut-être aux choses en particulier, c'est que là, nous avons affaire à un lieu de l'être qui dépasse nos projections. Ils ne sont pas que nos purs fantasmes et c'est d'abord un geste d'humilité. Ce que comprend l'astronome, c'est que suivant la manière dont il regarde le ciel, celui-ci présente des aspects tellement différents que c'est peut-être pour une bonne raison qu'on appelle cela les cieux.
J'ai peur du banal, j'ai peur que nous n'osions plus inventer des lignes de fuite
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📖 LIRE - Aurélien Barrau : Météorites (Michel Lafon)
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